En l’espace de seulement deux titres “L’Insatisfait” et “La Flemme” (mais aussi deux vidéos hautes en couleurs), Suzane a su marquer les esprits et se faire d’emblée un prénom. Afin d’en savoir un peu plus sur cette toute nouvelle artiste dont on attend avec impatience le premier album courant 2019, voici son interview et sa playlist pour Modzik…

– D’où viens-tu et quel est ton parcours ? Comment la musique est-elle venue à toi ?
Je suis née dans une ville connue pour son festival et son fameux pont où les gens dansent : Avignon, dans le sud!
La musique s’est pointé comme un virus en hiver  ;
je regardais le cours de danse classique de ma grande soeur, j’avais 4/5ans et après ça je n’ai plus pû m’empêcher de bouger!
C’était compliqué pour ma mère de me faire comprendre qu’on ne pouvait pas danser dans toutes les allées du supermarché, du coup elle m’a vite inscrite au cours de danse classique où j’ai appris à utiliser mon premier instrument : le corps!
J’ai commencé à me mettre à chanter plus tard, dans les couloirs du conservatoire où je suivais un cursus “danse études”,
juste pour m’amuser au départ et puis j’ai commencé à apprendre les textes de Piaf, puis de Brel, Barbara, Balavoine, Renaud…
Le temps passe, la routine et la pesée du mercredi me pèsent et me poussent à lâcher ma barre de classique!
Je suis presque majeure lorsque je découvre la musique électronique dans des clubs qui jouent du Daft Punk, Justice, Vitalic, Mr Oizo, Steve Aoki, Birdy NamNam, Boys Noize ..
Quand on me demande ce que je veux faire plus tard, je réponds que je veux être chanteuse, que je veux écrire mes chansons, en réalité j’enchaîne les petits boulots puis je deviens serveuse à plein temps.
Il y a 5 ans , je quitte Avignon pour venir vivre à Paris où j’écris mes premiers textes entre 2 services dans un resto du 20ème!

– Les titres «  La Flemme »  et « L’insatisfait »  font beaucoup penser à l’univers sonore de Stromae : tu assumes ?
Stromae est un des artistes qui m’a donné l’envie d’oser! J’avais déjà travaillé avec des beatmakers mais je n’avais jamais eu le courage de poser ma propre instru et écrire mes propres paroles! Son côté  “Fais le toi même” m’a poussé à croire en ma plume et en ma musique, alors j’assume complètement qu’il m’ait aidé à m’assumer!
Quand j’ai écrit “L’insatisfait”  et “La Flemme”,  je n’avais aucun code et c’est tant mieux car c’est ce qui m’a permis d’être le plus instinctive possible dans la façon de mélanger mes influences premières : la chanson à texte et la musique électronique!

– Coté visuel, comme Jain, tu arbores une combinaison rayée : tu vas garder ce look ? D’où l’idée vient-elle ? Le style / la mode c’est importe pour toi ? Tu travailles avec des designers ?
Mon look vient tout droit de mon imaginaire, entre combi de combat à la Bruce Lee, bandes graphiques et couleurs franches !
Comme Jain, j’essaye de prendre soin de mon côté visuel mais notre envie commune de mettre une combi est un pur hasard !
J’ai toujours su que je voulais porter une combinaison car elle me permet d’être ultra à l’aise pour bouger alors avant le tournage de mon premier clip, en janvier 2018, j’ai contacté un jeune créateur, Romain Antonini, a qui j’ai confié toutes mes inspirations et qui a dessiné cette pièce qui a été ensuite confectionnée dans un petit atelier à Montmartre!
Le but c’est de faire évoluer cette combi en même temps que mon personnage, toujours dans un mouvement  graphique, un esprit combat et un code couleur franc!
Penser mon projet jusqu’à la tenue, c’est ajouter une nouvelle  source de création et j’apprécie vraiment cette recherche et cet échange avec des artistes passionnés de mode! 

– Il y a beaucoup de danse et de chorégraphies dans tes vidéos : tu veux faire danser les gens avec ta musique ?
La musique a ce pouvoir unique de faire lever les gens  pour qu’ils dansent et la danse est une arme massive pour lâcher prise ! Pour moi, l’une ne va pas sans l’autre! Quand je compose, je me demande toujours si ce que je mets dans mon instru me donne envie de danser, peu importe le BPM, c’est le feeling qui compte et je suis ultra comblée quand je vois les gens danser et se libérer dans mes concerts! 

– « La flemme » et « L’insatisfait » : ce ne sont pas des thèmes très positifs ! Qu’est-ce qui t’inspire en général ?
J’aime dire que je suis une conteuse d’histoires vraies sur fond d’electro car je raconte et met à nu la réalité de personnages du quotidien, ce quotidien qui peut être optimiste mais parfois qui peut être aussi oppressant !
À ma place de serveuse, j’ai beaucoup observé les gens, entendu leurs conversations et  c’est dans cette vie de tous les jours que j’ai nourri mon inspiration!
Pour moi, décrire des émotions qui sont peut être plus tabous(comme l’insatisfaction ou la paresse)  en essayant de mettre l’humour en premier plan, c’est une façon de lâcher prise, mettre un doigt dessus ..

– Après ces deux premiers titres haut en couleurs, quelle sera la suite ? 
C’est toujours dur de prévoir la suite, j’aime faire confiance au karma mais l’essentiel pour moi, c’est d’abord de continuer à faire des concerts un peu partout pour raconter les histoires que j’ai écrite sur ce premier album!
Aussi ma première date parisienne arrive à grand pas, je jouerai le 13 décembre au théâtre Les Etoiles, j’ai vraiment hâte!
En attendant je continue d’écrire des bouts de texte sur mon IPhone ou mon carnet, me poser sur ma Akai et faire des chansons en espérant qu’elles arrivent à ceux qui me les inspirent!