Par Guillaume Cohonner :

Fin mai dernier, c’était à Nîmes que les fans d’indie se réunissaient. Avec une programmation toujours au top qui mêle formations cultes (Swans, Thurston Moore, The Divine Comedy, excusez du peu) et révélations (Kevin Morby, Shamir, Ought), ce Tinals 2015 contenait son lot de surprises.

Vendredi 29 mai, on quitte Paris direction Nîmes pour se rendre au Tinals, festival qu’on nous a vendu comme l’un des meilleurs de l’hexagone, de part sa programmation et de son cadre idyllique. Ok ok, un point qui est sûr le soleil sera au rendez-vous (coucou la Rock du Rock). Une fois arrivé sur le site, à la SMAC le Paloma, il est vrai que l’endroit est paradisiaque : Côté extérieur, les scènes restent à taille humaine, côté intérieur le Paloma bénéficie d’un système son et d’un accueil remarquable. Direction la salle donc où les cultissimes Swans démarrent leur concert. Raide et dictatoriale leur musique impressionne, mais deux heures de set sérieusement ? Pas grave, dehors le groupe hardcore préféré des hipsters, Fucked Up mène le bal, c’est puissant, honnête et parfois drôle. Dan Deacon, justement sait faire dans le comique, une fois de plus, il a transformé la fosse en véritable fête : Respect. On passe ensuite rapidement voir celui dont tout le monde parle, Shamir. C’est efficace mais un poil répétitif, on préfère s’échapper pour aller voir Thurston Moore. L’ex Sonic Youth livre un show sur le fil, impressionnant de maîtrise. Malgré les propos de son ex compagne Kim Gordon à son égard dans sa biographie, « Girl In A Band »), l’homme n’a rien perdu de sa superbe. Ce sera le point d’orgue de cette première soirée. Caribou prend le relais, même si le groupe reste une machine à tubes, on a toujours un peu l’impression de voir le même concert, pas grave, l’ensemble reste honnête dans sa démarche : Celle de faire danser. On finit la soirée avec les Thee Oh Sees. Fulgurant, ultra énergique, le groupe garage mené par John Dwyer montre bien qu’il reste la meilleure formation garage contemporaine.

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Samedi
Après un réveil qui pique, on se dirige sur la scène extérieure et ses concerts gratuits. Les petits jeunes d’Only Real font dans la surf pop. C’est frais, ensoleillé, parfait pour ce milieu d’après midi. Aquaserge prouve ensuite qu’il reste l’une des meilleures formations françaises (si si). Petit passage ensuite pour voir Twerps toujours en forme. C’est ensuite Ariel Pink qui lance son big bazar : Foutraque, schizo, son show reste l’un des meilleurs de cette édition, n’en déplaise à ses détracteurs. Un petit saut par les stands, et The Divine Comedy commence son concert en extérieur. Avec une classe évidente et une carrière a faire pâlir les jeunes musiciens, le groupe manque pourtant évidemment de dynamique à cause d’une set list plus calibrée pour le Grand Rex que pour un festival d’été. Après cette légère déception, on décide d’aller se coucher.

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Dimanche
Après les excellents Zun Zun Egui et Bad Breeding en concerts de la journée, on part rapidement dans le Paloma voir Sleaford Mods. Avec leur esprit prolo résolument lads, leur attitude héritée de The Clash et leurs instrus entre hip hop et Suicide, le duo impressionne toujours par son côté incantatoire, malgré la grandeur de la salle. On nous souffle que la vraie claque se passe dans la salle d’à côté, intrigués, nous partons voir Weedeater. Bouteille de bourbon sur scène, batteur au premier plan et insultes au public, leur stoner texan EST le meilleur concert de cette édition. Puissants, incarnés et intègres, à côté, les Sleaford Mods passent pour de gentils postiers. Après cette claque dont on a du mal à s’en remettre, direction The Soft Moon qui hisse encore un peu plus haut sa cold wave vers les sommets. Dehors, Foxygen fait son carnaval. Ça sent l’hédonisme de San Francisco, la vie en communauté, bref neuf hippies sur scène sous le soleil du sud, plutôt raccord donc. Interpol livre ensuite un set classe, assez homogène mais qui force le respect. A l’intérieur, les New new-yorkais de Ratking balancent un hip hop explosif qui rappelle les belles heures d’Antipop Consortium. Pour finir, les Allah-Las prouvent qu’ils restent l’une des formations psyché-pop les plus intéressantes du moment grâce à leurs tubes vintages intemporels.

Le Tinals 2015 est donc une édition de choix, qui inscrit le festival définitivement comme l’un des rendez-vous immanquables des festivals d’été. Chapeau.