Considéré comme le nouveau visage de l’éléctro-pop marocaine, l’auteur-compositeur Malca installé à Paris depuis ses 18 ans s’installe également dans la presse spécialisée, tandis qu’on commence à l’apercevoir dans les grands rendez-vous.

Pitchfork Avant-Garde le lundi 31 octobre. Il est 21h au Pan Piper quand un groupe s’avance sur scène. Il s’agit de Malca et de ses musiciens. Le temps semble s’arrêter dès lors que le groupe se met à jouer. L’heure s’apprête à s’évaporer sous nos yeux autant qu’elle se distillera dans nos oreilles.

On comprend vite que le jeune homme, qui n’a pas hésité une seule seconde à utiliser son nom de famille pour nom de scène, maîtrise déjà son sujet : “Malca c’est moi, c’est mon nom, mais Malca c’est aussi une bande de copains et une équipe avec qui je travaille et je collabore, mon manager et deux musiciens. C’était enfin la volonté d’assumer mon nom, qui est aussi un symbole puisqu’il signifie “la royauté”. On voulait revendiquer cela.

Ça fait déjà quelques années que Malca travaille sur son projet et il n’en est certainement pas à son premier coup d’essai. Après quelques scènes prestigieuses, comme l’Olympia avant les prémices du projet, le jeune artiste dessine déjà son identité, entre authenticité maghrébine et visuels post-internet, pop occidentale et musique chaabi traditionnelle, comme le défendait déjà son titre She Gets Too High et son clip.

Une dualité telle qu’elle nous pousse à comprendre Malca comme un catalyseur d’influences : celle du Maghreb où il a grandi jusqu’à ses 18 ans avant de venir étudier à Paris et celle de l’Occident dont il reprend les codes, notamment ceux de la pop. Mais aussi d’autres influences plus abstraites et inhérentes à sa génération – la vaporwave qu’il aime beaucoup, ou l’esthétique glitch que l’on retrouve dans ses clips comme celui de 2015, réalisé par l’agence parisienne TBMA, également présente au générique du dernier en date, Casablanca Jungle.

Un clip peu évident à tourner selon le directeur artistique du groupe et ami du chanteur, Mohamed Sqalli: “Un clip dont le tournage a été assez difficile. On a tourné deux fois, en avril et en octobre, avec 2 réalisateurs différents (Kevin Elamrani-Lince et TBMA). Toujours sans filet. A Casablanca, on s’est fait arrêter par les flics, on nous a mis pas mal de plans à la dernière minute, on a eu des coupures d’électricité, des difficultés à obtenir des autorisations de tournage. Mais le clip est là, bien vivant et on en est très fiers. C’est un clip familial – nos amis et nos familles nous ont aidé pour le faire. On a toujours pensé Malca comme un projet pop, arabe et futuriste, mais ce clip se veut davantage authentique.

La dualité, une nouvelle fois, est frappante.

MALCA MODZIK

L’EP en question, Casablanca Jungle, est un 5 titres à paraître le 17 novembre prochain chez Jakarta Records.