Alerte OVNI : Atrocity Exhibition par Danny Brown. Après une mixtape, XXX, sortie en 2011 qui avait mis tout le monde d’accord, le rappeur originaire de Detroit est revenu dernièrement avec Atrocity Exhibition. Chronique et suite logique de sa vie après le succès. Et c’est certainement le truc le plus fou que vous entendrez cette année.

Avouant lui même son absence des radars comme une manière de vivre sa vie et accumuler des choses à raconter, le rappeur n’aura pas mis longtemps pour s’acoquiner de nouveau avec son producteur fétiche, Paul White. De retour en studio à l’été 2014, les deux copains se mettent à produire un son à la croisée de Joy Division (le titre de l’album reprend un de leurs morceaux phares) et Talking Heads, tout en samples bizarroïdes, guitares lasers et respirations de profs de gym. Et Danny y dépeint l’aliénation qui l’accompagne depuis le début de sa carrière il y a 10 ans. On est pas très loin de l’album parfait, consécration pour celui qui a longtemps eu l’impression de chercher à s’intégrer.

Avant, j’avais l’impression d’essayer de m’intégrer, mais pour la première fois je fais de la musique pour moi. Je connais le son de Danny Brown, et je fais juste ce que Danny Brown sait faire.

Complètement fou on vous disait. La preuve en image avec le clip de Pneumonia, qui vient juste de sortir.

Un album fait de remises en question, le constat amer lorsqu’on consomme plus de drogues que lorsqu’on en vendait pour s’en sortir, l’impression de marcher sur un fil, le long d’une falaise, l’impression d’être engoncé dans un costume trop grand. Se sentir seul lorsqu’on est entouré des meilleurs, Danny connait. B-Real de Cypress Hill, Kendrick Lamar, Earl Sweatshirt, Kelela. Des invités choisis avec soin pour un album à ranger sur l’étagère des opus fondateurs d’un nouveau genre.

L’album est disponible sur le site de Warp, le label qui a eu la chance de sortir le disque.