Et de cinq. La carrière solo de Kurt Vile est pour le moins prolifique. L’ancien membre de War On Drugs vient de sortir un cinquième opus en moins de six ans sous le label Matador Records. Intitulé Wakin on a Pretty Daze, le disque est habile mélange de pop-rock aux élans psychédéliques.

Ambitieux, Kurt Vile l’est. Car pour choisir d’enregistrer un album de plus d’une heure trente en 2013, il ne faut avoir peur de rien. Surtout quand le dit produit est un concentré d’influences rétro dénué d’artifices. Cela faisait déjà un bout de temps que Kurt Vile traçait son chemin hors de sentiers battus. Celui qui fut conducteur d’engins de manutention jusqu’en 2009 avait vu son précédent album classé parmi les meilleurs de l’année 2011 par Rolling Stone, Mojo, NME etc… Il faut dire que la voix grave et calme du bonhomme vous prend aux tripes. Avec Wakin on a Pretty Daze, Kurt Vile continue de nous régaler. Les influences rock 70’s y sont omniprésentes. On est ainsi séduit par les accents stoniens, la diction à la Bob Dylan et les faux airs de Neil Young. Attention, pas question pour autant de caricaturer le natif de Philadelphie en nostalgique has-been. Car Kurt Vile a su insuffler à son travail un vent de fraîcheur grâce à une folk évasive et à des effets aériens.

Mais ce qui marque le plus, c’est cette frappante sincérité. Car sur Wakin on a Pretty Daze rien ne sonne faux. La production minimaliste, les compositions directes et les envolées mélodiques nous portent de bout en bout de l’album. Un disque brut qui va droit au but. Sous la grisaille parisienne, Kurt Vile parvient à nous faire voyager. Et les morceaux qui tournent en boucle dans mon casque au moment d’écrire cette chronique risque fortement d’y élire domicile.

Par Max Beucher

En concert le 8 juin à la Maroquinerie.

Une version raccourcie du sublime Wakin on a Pretty Daze :