A 25 ans, Joe Bel, qui porte bien son nom, a des souvenirs  de musique plein la tête. Crinière de feu et tempérament entier, elle s’invente apprentie sorcière des sons électroniques. Sa musique : une pop chaude à la voix sensuelle, habitée, aux racines profondes, folk et hip-hop, grave et légère à la fois.

Joe Bel est envoûtante tout comme son regard. Depuis la rentrée, elle met en forme ses chansons dans une formule plus complète : tout ce qu’elle a composé sur son ordinateur est enfin interprété par des musiciens.  

Alors que je m’abandonne à ces potions magiques musicales, je me pose un instant pour lui demander d’où vient son don !

Quel est ton parcours ? Comment es-tu venue à la musique ?

J’ai fait des études de Littérature, puis d’Histoire de l’Art, mais un soir, au début de ma troisième année, j’ai décidé de ne plus retourner à la fac. C’était une urgence, il fallait que je sois disponible cent pour cent du temps pour exprimer les idées qui me traversaient l’esprit toute la journée, les enregistrer, les chanter. Je ne sais pas faire plusieurs choses à la fois… J’avais besoin de me mettre au “service” de ma musique. J’ai composé plusieurs années, fait des petits boulots, et je suis enfin montée sur scène en mars cette année. J’ai pris mon temps, j’avais besoin de m’être trouvée avant de partager mon travail.

Quel est ton style vestimentaire ?

Féminin mais sans manière ni beaucoup d’accessoires, et des couleurs franches comme le vert émeraude, le bleu Klein, le jaune, et beaucoup de pièces en jeans.

Quels sont les designers que tu apprécies ?

J’adore Jean-Charles de Castelbajac, Jeremy Scott, j’adore l’esprit de Kenzo (et notamment le travail d’Humberto Leon et de Carol Lim depuis l’année dernière). J’aime l’idée de garder à l’esprit que la mode, ce n’est pas « grave », pas « sérieux », c’est un art visuel avant tout basé sur le plaisir, la diversité, l’ouverture d’esprit.

Quel est ton rapport avec le look ? Tu aimes le vert ? Tu l’utilises pour démarquer l’artiste, mais dans la vie comment es-tu ?

J’aime les arts visuels en général, et l’assemblage de vêtements permet un renouvellement permanent, c’est un terrain d’expression infini… J’aime les formes, les couleurs, mais je ne suis pas exubérante, je ne ressens pas le besoin de me “montrer”, mais plutôt de satisfaire mes yeux avec de belles matières, de belles couleurs. C’est vrai que je suis accro au vert, c’est une couleur fascinante, naturelle et précieuse à la fois… J’ai mon vert bien précis : le vert émeraude. Mais je ne pratique pas le total look, même sur scène. Je me sentirais déguisée. Je préfère le mettre en valeur avec du noir, du blanc. Dans la vie je suis quasiment tous les jours en jupe en jean ou petite robe, avec un blouson ou un gilet bien chaud, avec une paire de bottes. Et puis j’avoue qu’en ce moment je fantasme pas mal sur certains modèles de baskets… J’ai des Nike Blazer Léopard jaune foncées, et je rêve de me balader avec les nouvelles Adidas bleues de Jeremy Scott à thème chinois, que j’ai d’ailleurs découvertes sur la page Facebook de Modzik ! Il faut attendre février, elles ne sont pas encore sorties…

Fais-tu une réelle différence entre toi et l’artiste ?

Je fais la différence entre les moments où je travaille et ceux ou je ne travaille pas. Mais je suis toujours fidèle à moi-même. Si j’essayais de jouer un personnage ou d’avoir des attitudes différentes parce que je suis chanteuse, par exemple en m’efforçant de sourire en permanence ou de faire le méga-show sur scène, ce serait ridicule et dangereux. J’aime faire de la musique, je veux continuer, donc je ne veux pas me perdre en route. Je veux rester sincère avec moi avant tout et ceux qui m’écoute.

As-tu des objectifs particuliers pour 2013 ?

Oui : je voudrais mettre en forme un album qui me ressemble, qui dit tout ce que je veux dire. Ce sera un premier album, donc je veux me présenter de façon à être au plus près de ce que je suis. Et puis continuer à travailler à monter un live qui laisse autant la place aux émotions qu’à l’envie de hocher la tête et bouger les pieds.

Quel est le son que tu écoutes en ce moment ? Celui qui te fait bouger ?

En ce moment je mets One by One de Laza Morgan pour danser dans ma chambre, et j’écoute l’album Innervisions de Stevie Wonder en vinyl pour la beauté de la « soul ». En fait je réalise que je n’aime pas spécialement la « Soul Music », mais que ce qui me touche, c’est n’importe quelle musique qui aie de la « soul », de l’ « âme », qui me permette de rentrer en contact direct avec celui qui chante ou qui joue, et de la ressentir sincèrement et profondément.

As-tu des idées de collaborations ?

J’hésite entre Stevie Wonder, Damian Marley, Paul Mc Cartney, Manu Chao et Joe Jackson. Haha !

Cette séance photo comment l’as tu vécue ?

Avec beaucoup de plaisir et d’amusement. J’étais bien entourée! Ce serait mentir que de raconter que c’est désagréable d’être coiffée, habillée et shootée dans la bonne humeur !

Qu’aimerais-tu dire aux lecteurs de Modzik qui te découvrent et aux gens qui écoutent ta musique ?

Qu’il faut s’écouter, oser faire ce qu’on a envie de faire, qu’il y a quelques mois je n’aurais jamais pensé me retrouver à faire des photos ou à répondre à une interview, et donc que tout est possible !

Par Christophe Carvillo

Retrouvez le photomaton de Joe Bel dans le Modzik 31 Janvier-Février.

Photo de droite, crédits photos : Felipe Barbosa, Stylisme : Christophe Carvillo / Trench : Jean-Charles de Castelbajac / Manchette or : Viveka Bergström / Lunettes : Lotho

Photo de gauche, crédits photos : Chipie, Stylisme et total look : Chipie

http://www.joe-bel.com/

Joe Bel