A l’occasion de leur passage lundi soir, à la Flèche d’or dans le cadre du concert [PIAS] Nites, on a rencontré les australiens de Jagwar Ma. On a parlé ciné, surf et cabin fever.

 

– Parlez-moi de vos débuts. Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Gabriel : Tout a commencé en 2007 à Sidney, on jouait chacun dans des groupes différents. Moi dans la formation Ghostwood et Jono chez Lost Valentinos. On a fait quelques shows ensemble et nous sommes vite devenus copains. C’est notre amour commun de Jimmy Hendrix et des films de Bruce Lee qui nous a rapprochés.

Jono : La première fois qu’on s’est rencontré, c’était d’ailleurs chez des potes, devant le film Opération Dragon avec Bruce Lee, Gabriel connaissait toutes les répliques par coeur ! (Rires)

Gabriel : Le premier titre qu’on a fait ensemble était Come Save Me. A la base, c’était une chanson instrumentale avec des beats créés par Jono, puis j’ai apporté ma voix dessus. Ca a bien fonctionné. On en a fait quelques versions, c’est de là qu’est né Jagwar Ma.

 

– Combien de temps vous a pris l’enregistrement de votre premier album Howlin ?

Jono : Plusieurs idées nous trottaient dans la tête depuis longtemps. Au début, Jagwar Ma était juste un projet parallèle. Mais quand on a reçu beaucoup d’attention en Australie, on s’est dit qu’on allait s’y mettre à fond. On est donc allé dans la campagne française. On y a passé quatre mois. Un ami possède une grande maison à deux heures de Paris, c’est là qu’on a écrit les dernières chansons de l’album. Un jour, on a même perdu les clés de la voiture pour aller en ville. On ne les a retrouvées qu’au bout de quelques semaines ! Une autre fois, internet ne fonctionnait plus pendant quelques jours. On était vraiment dans un coin paumé ! Le mixage final a ensuite été fait par Erwan Pearson à Sidney.

 

– Quels sont les trois mots qui définiraient votre album ?

Jack : C’est facile : Jagwar – Ma – Howlin.

Jono : Paris – Sidney – Berlin.

Gabriel : Chien – La Briche [lieu où ils ont enregistré l’album en France, ndlr] – Refuge.

 

– Un film représentatif ?

Jack : Apocalypse Now.

Jono : La Jetée de Chris Marker, ce film français a même influencé l’Armée des douze singes de Terry Gilliam.

Gabriel : Shining. On a un peu fait un cabin fever en campagne française !

 

– Un show qui vous a marqué ?

Gabriel : Glastonbury, sans hésitation. Le public était extra, on a vraiment bien joué. C’était une sorte d’apogée. Il y a surtout eu un changement dans la mesure où les gens nous connaissaient, on avait pour la première fois, nos propres fans. On a bien aimé le Midi Festival aussi l’an dernier, c’était seulement notre deuxième show avec Jagwar Ma.

 

 – Vous avez fait des tournées avec The xx puis Foals. Comment c’était ?

Gabriel : The xx sont très sympas mais aussi vraiment timides. Ils sont venus nous voir après le premier show, Oliver m’a mis la main sur l’épaule pour me souffler un petit « Merci, c’était bien », ça nous a fait bien marrer. L’ambiance était plutôt bizarre avec leur public, parce que leurs fans ne sont pas vraiment là pour danser. Notre style de musique est vraiment différent de celui de The xx !

Jono : Par rapport à Foals, c’était le jour et la nuit !  On les connaît plutôt bien car mon frère Dave a produit la plupart de leurs clips. Yannis de Foals a beaucoup parlé de nous donc on jouait souvent devant un public déjà conquis.

Gabriel : Le public était vraiment excité. C’est la première fois que je me suis dit qu’on faisait de la musique sur laquelle on pouvait faire du « crowd-surfing » !

 

– Quel est votre avis sur la France ?

Jono : On apprécie aussi vraiment votre musique, en particulier tout ce qui touche à la French Touch dont vous devez d’ailleurs être très fiers. On aime bien Phoenix aussi, ils sont cools. On va même faire leur première partie en novembre à Manchester.

 

– Etes-vous intéressés par la mode ?

Gabriel : Tu nous a vus ou quoi ? (Rires) Non je plaisante, on parle tout le temps de fringues entre nous.

Jono : Oui on est de vraies filles ! On parle vachement de bouffe aussi ! Plus sérieusement, en fait on discute surtout de vêtements de sport. C’est hyper pratique, on est assez sportifs en fait. C’est pas pour rien qu’une de nos chansons s’appelle Exercise ! A part ça, j’aime beaucoup la marque Kitsuné. Avec mon ancien groupe Lost Valentinos, on a sorti des titres sur leur label. J’ai même emmené Massaya surfer une fois à Byron Bay en Australie. Il surfe plutôt bien pour un Japonais ! Ce qui est marrant, c’est qu’il a ensuite créé une ligne de vêtements Kitsuné nommée Baron Bay en référence à notre petite escapade. Il a dû plutôt aimer.

 

– Des albums que vous avez aimés récemment ?

Gabriel : Le dernier album de King Krule.

Jono : Moi c’est plutôt celui d’Earl Sweetshirt, il est extra. On écoute plein de trucs en fait.

 

– Vous connaissez les groupes de ce soir ? Braids et Money ?

Gabriel : Pas du tout ! On ne les a pas vraiment écoutés. En fait, on est toujours à fond. On sait jamais avec qui on va jouer jusqu’à la dernière minute.

 

– Quoi de prévu pour le prochain album ?

Jono : On essaie d’avoir plus d’équipement. On a monté un nouveau studio à Sydney. On a passé beaucoup de temps en ce moment à Londres à y penser, ça nous a peut-être un peu influencés. On ne prévoit pas à l’avance quel sera le rendu de l’album. On travaille au jour le jour.

 

Propos recueillis par Benjamin-William Mauries