Soft Hair est le néo-groupe du néo-zélandais Connan Mockasin, associé au néo-solo Sam Dust (ancien membre du groupe Late Of The Pier, il a entamé une carrière solo en 2015 sous le nom de LA Priest). Le premier album du duo, intitulé Soft Hair, est prévu le 28 octobre prochain. Le duo, 5 années durant semble t-il, s’est attelé à pondre un album farfelu, à leur image. Modzik les a rencontré vers 20h un soir de septembre, du côté de Pigalle, avec beaucoup de retard.

Modzik : Bonsoir messieurs, j’espère que vous allez bien !

Ensemble : Trèèès biieeen…

J’ai appris en arrivant à 19h30 à l’agence que la journée promo durait depuis 11 heures du matin, un paquet vide de feuilles longues traîne sur la table juste devant eux, dans une forêt de tasses de café.

Modzik : Tout d’abord j’aimerais savoir où est ce que vous vous êtes rencontrés ? Chez Phantasy ? (le label d’Erol Alkan, qui a produit et remixé les deux artistes)

Connan : Non, pas du tout. Non.

Sam : Ouais, non.

Où ça alors ?

C : On s’est rencontrés en février 2007, pour un concert où on était chacun invités séparément.

S : On ne s’est pas parlés ce soir-là, ni les suivants d’ailleurs. Il a fallu qu’on se croise plusieurs fois avant d’échanger, à l’aéroport par exemple où on a raté le même avion.

C : Il y a eu ce genre de signes.

S : Ouais, on s’est dit tiens, peut-être qu’on devrait se connaître!

C : Et puis en 2008 Sam m’a invité à une soirée où il jouait avec Late of the Pier.

Et donc pourquoi vous avez donc décidé de travailler ensemble ?

S : Avant de se connaître on connaissait déjà la musique et l’univers de l’autre. Et donc on s’est croisés sur la tournée de Late of the Pier, on partageait le bus ensemble parfois.

Qui a fait le premier pas en somme ?

S : On a joué les uns devant les autres, nerveusement je t’avoue, et il avait les morceaux de Forever Dolphin Love.

C : Qui n’étaient pas tout à fait terminés. Donc oui j’étais nerveux. Et j’ai entendu ses morceaux à lui.

S : La question ne s’est pas posée en fait. On a adoré la musique de l’autre. On a commencé à travailler ensemble.

Cet album vous a pris 5 ans…

C & S : Non, c’est faux, tout le monde nous dit ça, c’est fou. L’album est fini depuis 5 ans en fait.

Est ce que vous avez travaillé avec d’autres personnes ou vous préfériez composer et enregistrer seuls ?

C : On a un ami qui joue de la batterie sur deux morceaux, mais on ne se souvient plus vraiment qui a participé à l’enregistrement en fait…

S : On sait jouer assez d’instruments tous les deux pour l’avoir fait seuls je crois.

Vous avez enregistré cet album dans beaucoup d’endroits. Lesquels ?

C : Oui ça c’est vrai ! En Angleterre, en France, en Nouvelle-Zelande, même en Tunisie, et en Suisse aussi.

Est ce que vous pensez qu’on peut le ressentir à l’écoute ?

C : Ouais, probablement ! C’est difficile à dire, même si nous on l’a ressenti de notre côté.

S : Ouais on a des beats un peu exotiques qui ne seraient pas là si on avait tout fait au même endroit.

C’est une question d’état d’esprit durant l’écriture ou l’enregistrement j’imagine ?

C & S : Absolument !

Vous avez votre propre son, très particulier, et je ne peux m’empêcher de penser à ce vieux groupe anglais Normil Hawaiians. Cette manière d’avoir votre sonorité dans toute son unicité, c’est quelque chose de naturel ou plutôt quelque chose que vous avez recherché ?

C : C’est gentil de ta part de partager ça avec nous ! On ne connait pas du tout mais on va écouter ça avec attention. On n’a rien forcé pour avoir ce son, on fait juste les choses comme on les sent. Même si ça fait un moment qu’on sait qu’on a quelque chose de particulier. Sam en solo, et moi depuis mon premier album.

Est ce que vous avez utilisé un ordinateur pour vous aider à la production ?

C : Non, pour la voix par exemple on a enregistré au réveil, tu sais quand tu n’as pas encore prononcé un mot et que ta voix est très enrouée.

S : En live on est obligés de dormir sur les flight cases avant de monter sur scène ahaha. On cherche juste comment améliorer les choses, toujours.

Vous êtes dans un brainstorming mutuel permanent pour trouver vos idées ?

S : La complicité est le maître mot.

Est ce que vous pouvez me dire quel type de message vous voulez véhiculer avec cet album ? Certains pourraient croire à quelque chose de léger mais je suis persuadé qu’il y a un message fort derrière cette folie.

C : La première caractéristique que tu peux faire ressortir c’est la contradiction évidente dans les paroles, on essaie de dénoncer cette contradiction ambiante, en espérant faire les gens se sentir mieux à propos d’eux mêmes. Se mentir à soi-même, c’est le début de la fin.

Je me sentais mieux après l’écoute!

C : Ouais, j’espère qu’il permettra aux gens de se dire : Hé, pourquoi se prendre la tête ?

Connan, en 2012, tu as dit à la TV française que tu ne t’attendais pas à ce succès et qu’il te fallait absolument trouver une manière de te comporter sur scène. Tu as trouvé ?

C : Oui je me sens bien mieux maintenant, j’ai trouvé mon confort je crois.

Est ce que tu retournes en Nouvelle Zélande régulièrement ?

C : Oui je vais rentrer en Décembre, voir ma mère. Je vis à Los Angeles maintenant donc c’est plus simple, je peux y aller en ne prenant qu’un seul avion.

C’est justement grâce à ta mère que tu en es là aujourd’hui !

C : Absolument, elle en avait marre de me voir tourner en rond dans le village, elle m’a dit de faire de la musique, d’enregistrer un disque. Quelle idée fabuleuse elle a eu…

S : Une sainte !


L’album Soft Hair par Soft Hair est en pré-commande et sortira le 28 octobre chez Weird World Records, vous pouvez découvrir le troisième single dévoilé il y a deux jours, Relaxed Lizard, un titre façon pop de l’espace, sucré à souhait.

Et pour les (déjà) fans, une version d’une heure de Lying Has to Stop est exactement ce qu’il vous faut !