Fusion des groupes Dame Blanche et la Secte du Futur, Bryan’s Magic Tears sort un premier album gavé de singles. Lâchant la gouaille garage, ils plongent leur psyché-pop dans un bain lo-fi, s’assurant ainsi un futur plus que prometteur. Ils signent au passage ce qui aurait pu être l’un des meilleurs titres de Deerhunter, «  Small Dicks Fuck Cheeros  » (tout un programme donc) sauf qu’il est bien d’eux. On fait les présentations.

Bryan's Magic Tears Modzik

Photos : Laurent Wagner

Vous venez de deux groupes différents, Dame blanche et la Secte du Futur. Comment s’est fait cette rencontre  ?

Benjamin  : Dame Blanche, c’était Laurianne et moi. La Secte, c’est Paul. J’avais emménagé avec Paul, j’avais des chansons de prêtent depuis un moment, j’en ai composé d’autres dans l’appartement et les autres m’ont poussé à les jouer sur scène. Tout simplement.

On a découvert votre premier titre sur une compilation il y a deux ans déjà…

Benjamin  : Je l’avais juste sorti comme ça. À l’époque il n’y avait pas encore de groupe, rien d’établi.

En terme d’esthétique, vos compositions sont moins garage que vos groupes antérieurs. L’idée c’était de faire un album plus pop  ?

Paul  : On aime bien que ça fasse gros mur du son mais on est pas un groupe d’énervés. On s’énerve autre part dans la vie (rires).

On trouve un peu une esthétique sonore à la Tomorrows Tulips, Royal Trux sur cet album…

Benjamin  : Tomorrows Tulips, je n’écoute pas trop mais dans l’esprit un peu teenage, je vois ce que tu veux dire. Royal Trux, ouais, complètement.

Le son de l’album est bien crade. C’était aussi un parti pris  ?

Benjamin  : Il y a deux choses, d’une part je ne suis pas un très bon ingé son et d’autre part j’avais envie que la production soit crade parce que les compositions sont très pop FM. Du coup, s’il n’y a pas ce petit ingrédient, ça peut vite sombrer dans un truc pas très intéressant. Pour le prochain album, on va faire la même chose mais avec une production où tu peux monter le volume sans avoir mal aux oreilles.

Vous avez déjà d’autres titres  ?

Benjamin  : Il y a une maquette et un album qui devrait voir le jour ouais. Et on prépare un 45 tours aussi.

Le nom du groupe vient d’un sombre dealer d’acide de Paris. C’est quoi cette histoire  ?

Benjamin  : C’est le nom qu’on donnait aux acides que distribuait un dénommé Brian, il appelait ça les larmes magiques car il les vendait en gouttes. Puis le nom sonnait bien.

Vous allez aussi ouvrir pour Jesus & The Mary Chains à l’Elysée Montmartre. Vous le sentez comment  ?

Benjamin  : On a seulement fait huit concert en fait. Donc c’est un sacré défi. Finalement, on va seulement répété quatre jours avant. Mais bizarrement on a pas la pression. Même si on l’impression de passer de notre chambre à une salle de 1400 personnes  !

Laurianne  : Ça me fait surtout bizarre de jouer avec mon groupe préféré d’ado mais c’est cool bien sûr.

La pochette est vraiment bien.

Raphael  : Au moment de la choisir, on a voulu mettre une de mes photos. Celle-là, c’est une photo que j’ai prise dans un parc d’attraction à Prague avec un appareil pourri c’est pour ça qu’il y a beaucoup de grain.

Benjamin  : Comme notre musique en fait (rires).

Les groupes à Paris galèrent pas mal pour trouver des endroits où répéter. Comment ça se passe pour vous  ?

Paul  : On répétait à Aubervilliers dans un lieu associatif, on pouvait y aller un peu quand on voulait. Sauf qu’on s’est fait virer là. Là on cherche un endroit.

Benjamin  : Mais c’est sûr qu’on ne peut pas répéter dans des studios à vingt euros de l’heure si on veut s’y mettre à fond.

Vous trouvez que la scène indé a changé à Paris depuis quelques années  ?

Lauriane : C’est moins garage qu’à l’époque de groupe comme Catholic Spray.

Paul  : C’est l’évolution classique. Il y a cinq ans, on est tous devenu potes autour de ça. Avec les groupes de Rouen etc…Il y avait une bonne effervescence. Au final, je pense qu’on se retrouvait plus autour d’une manière de faire les choses un peu DIY qu’une manière d’aborder un son. Les choses se sont institutionnalisé aussi depuis.

Benjamin  : Et puis, on apprenait quasiment tous à jouer de nos instruments également.

Paul  : Les gens qui font du garage à la Ty Segall, on est plus trop là dedans. Il n’y avait pas encore de groupes comme Marietta, il y avait Feeling of Love bien sûr, mais la plupart faisait du garage.

Benjamin  : La pop s’est ramené là dedans. Il y a plus de tolérance pour la mélodie qu’il y a quelques années sur cette scène.

Bryan’s Magic Tears
(XVIII Records)
bryansmagictears.bandcamp.com

Le groupe est en concert ce soir avec Le Villejuif Underground à l’Olympic Café.

La playlist du moment de Bryan’s Magic Tears

FURTHER – QUIET RIOT GIRL

TEENAGE FANCLUB – EVERYTHING FLOWS

DEERHUNTER – MICROCASTLE

TONSTARSSBANDHT – MIDNITE COBRAS

GOOD MORNING – CAB DEG

LENA PLATONOS – SHADOW OF BLOOD

ENNO VELTHUYS – ONTMOETING 04

TCHICO TCHIKAYA – JEANNOT

THE SMASHING PUMPKINS – HUMMER

KEVIN MORBY – I HAVE BEEN TO THE MOUNTAINS