Durant les Trans Musicales, on a rencontré Azur, le jeune producteur lillois qui a publié début décembre Tampico, un EP chez Bon Temps Records, le label de Verlatour.

Premièrement, explique-nous ton nom de scène : Azur.

C’est toujours compliqué de se trouver un nom qu’on parviendra à assumer jusqu’au bout. J’étais tombé sur le film Les Bronzés de Patrice Leconte, et notamment cette scène où Christian Clavier, affublé d’un string, qui pour impressionner Balasko lui récite un poème de Saint-John Perse intitulé “Azur”. La manière dont Clavier prononce ce mot m’a fait me décider.

Un français qui fait de la musique électronique solaire et festive. Il n’en fallait pas plus pour te mettre dans la case “French Touch”, dont tu arrives cependant à te démarquer. C’est quoi le secret ? 

J’en écoute très peu bien que les sonorités “French Touch” fassent partie de moi, inconsciemment je crois. Je pense que mon côté très tropical dans le son et mon acharnement à utiliser le plus de vrais instruments et de sonorités acoustiques possibles, que j’enregistre moi même, me permettent d’avoir un son particulier. Si mon son sonne comme une bande-son de safari plutôt qu’une session studio, c’est gagné.

Maîtrises-tu beaucoup d’instruments ?

Je suis batteur d’origine. Puis j’ai appris la guitare, la basse et les claviers au fur et à mesure afin d’être apte à tout composer tout seul.

C’est un besoin important ?

Oui, je ne suis pas de nature à aller vers les autres pour travailler. Je préfère rester maître de mon art.

Tu as joué dernièrement avec Jabberwocky ou Romare pour ne citer qu’eux. Qui est ton modèle musical ultime ?

J’en ai beaucoup ! Ils évoluent en fonction de mes goûts, de mes anciennes ou nouvelles affinités, ou de mes découvertes. Dernièrement je peux te citer : Palmbomen II, ou Matias Aguayo dont j’adore le label Comème.

Parle-nous du label qui t’accueille justement : Bon Temps Records.

C’est un label amiénois créé par Verlatour, lui aussi artiste du label. Je l’avais rencontré en 2015 sur un événement où nous jouions tous les deux et on avait de suite accroché.

Considères-tu ce label comme une chance et une rampe de lancement ou es-tu plutôt en train de planifier avec eux sur le long terme ?

C’est une bonne question. Disons que tout se passe bien en ce moment avec eux, donc aucune raison que cela ne s’arrête. Pour ce qui est du long terme, on se projette assez rarement ; en étant plutôt concernés au jour le jour. La structure n’est pas énorme, ce qui induit une absence totale de pression. On a la liberté de faire les choses comme on les entend, c’est bien comme cela.

Tu nous as parlé de tes modèles, mais qu’est ce qui t’a véritablement plongé dans la musique ?

A la base, j’étais batteur dans des groupes du genre pop-rock. Et puis j’ai vu Caribou à La Route du Rock en 2014. La musique électronique m’était totalement étrangère jusqu’alors et c’est en ressentant le sentiment de fête et le lâcher-prise au sein du public que je suis tombé amoureux de cette vision de la musique.

Une chance de te voir collaborer avec quelqu’un par la suite ?

Non, pour l’instant rien n’est prévu et je n’ai pas dans l’idée d’en faire. S’il me faut une voix alors pourquoi pas, mais je ne suis pas du genre à prévoir une collaboration afin d’avoir la caution d’avoir travaillé avec untel. Dans le sens inverse, si on vient me chercher pour ma musique, alors j’y réfléchirai sérieusement.