Pour leur troisième album, le duo anglais Darkstar privilégie des sonorités plus pop mais n’en oublie pas leur gouaille de lads. Derrières ces singles électro pop, Darkstar livre aussi un constat amer sur la nouvelle génération anglaise. On a tâché d’en savoir plus.

Vous avez déclaré que cet album est le plus accessible selon vous…
Oui, au niveau du son, des textures, il y a quelque chose de plus conventionnel. De plus simple dans le format. Et il y a aussi beaucoup plus de songwriting.

L’album parle beaucoup de la situation actuelle de la jeunesse anglaise. Ca a été le point de départ de l’album ?
D’une certaine manière oui. On a trouvé sur le net un document qui date des années 70. qui parle de l’impact sur la jeunesse et la société qu’à eu le premier concert des Sex Pistols. On a trouvé ça intéressant car il n’y a plus ce genre d’impact médiatique dans la culture mainstream de nos jours, où tout est formaté. A l’époque, cet événement a eu l’effet d’une bombe à Londres.

Vous avez voulu toucher plus de gens avec cet album ?
Non pas vraiment, on a surtout voulu faire ce qu’on avait envie de faire. Sans trop penser aux attentes du public. Si tu y penses trop, cela bride ta créativité en studio.

Comment avez-vous procéder pour cet album en studio ?
On travaille avec un producteur cette fois, un bon ami à nous, ça facilite les choses.

Que pensez-vous de la scène électronique à Londres ?
C’est ok. Même si je trouve que ce soit très inspiré en ce moment. Les clubs restent assez restreint. Il y a de bonnes soirées, mais je pense que c’est une période de transition. Le meilleur reste à venir.

C’est difficile pour un groupe comme Darkstar, de toucher le public de club à Londres ?
Pas vraiment, ça reste nos plus grosses salles. C’est plus dur de jouer dans des petits clubs finalement.

Vous en pensez quoi d’un groupe comme Sleaford Mods qui a aussi ce côté working class ?
C’est ok. Mais j’attend de voir si ces mecs vont réussir à faire évoluer leur carrière au fil des albums.

Tu es également producteur. J’ai entendu dire que c’est grâce aux Pet Shop Boys que vous avez décidé de prendre un producteur. C’est vrai ?
Ouais, on les a rencontré au Berghain à Berlin. Ils voulaient juste gentiment nous conseiller sur notre musique. Mais nous avions déjà eu cette idée avant.

Comment travaillez-vous ensemble ?
On commence à composer en studio puis on enregistre quelques mélodies vocales sur un laptop, les chansons commencent à prendre forme. Puis, on se sert de divers instruments que l’on trouve en studio.

Les lignes de basse sont un peu le fil conducteur de cet album…
Exactement, une bonne ligne basse donne toujours de bons morceaux. C’est très important pour nous.

Vous adorez les musiques de films également. Il y en a en particulier qui ont influencé cet album ?
Oui par exemple, celle d’ »Un Prophète », le film d’Audiard. On va surement faire la musique d’un court métrage en décembre aussi.

Vous avez de nouvelles collaborations en vue ?
Oui, ça va surement sortir l’année prochaine mais on ne peut pas en dire plus.

Darkstar a débuté il y a huit ans maintenant. Comment avez-vous vu évoluer l’industrie musicale ?
Les ventes de disques ne cessent de dégringoler. C’est difficile pou les groupes d’en vivre. Donc il faut travailler encore plus dur qu’avant. Sinon personne ne parle de toi. Et puis il y a tout ces grosses machines comme Apple music qui sont en train de tuer les artistes. Il y a de moins en moins de place pour la culture underground au niveau mainstream. C’est un problème pour les groupes comme nous. Le mainstream ne fait que vampiriser la culture underground, et uniformise le tout. Et puis tu dois tourner plus qu’avant également pour survivre.

Il y a des musiques électronique qui vous intéressent en France ?
J’ai l’impression qui se passent des choses intéressantes en ce moment. Même  quand tu demande ça à  quelqu’un d’extérieur à votre scène, il va te citer Sebastian et Busy P qui ne sont vraiment pas notre came.

DARKSTAR
Foam Island
(Warp)
http://www.darkstar.ws/