Propulsé malgré lui fer de lance de la nouvelle scène musicale au Portugal, David Santos qui officie sous le pseudonyme de Noiserv est un véritable homme-orchestra totalement autodidacte à l’univers poétique désarmant.

Son album A.V.O. (Almost Visible Orchestra) vient juste de sortir en France chez Naïve (agrémenté de trois bonus) mais Noiserv est déjà bien connu dans son pays. Ce fan de Radiohead (dont la « musique lui a ouvert de nouveaux horizons ») est un bricoleur touche-à-tout multi-instrumentiste qui réinvente une nouvelle manière de penser la pop musique (on pense aussi à d’autres formations du crû comme Moullinex, Best Youth ou des artistes comme Adelaïde Ferreira) et devient malgré lui l’ambassadeur d’une nouvelle vague d’artistes qui n’a cesse de se faire connaître au delà des frontières de son pays. Et comme il le dit lui-même : « La simple situation géographique du pays empêche le développement des groupes portugais à l’international. Mais les choses changent, et le Portugal pourrait bientôt connaître un mouvement comme l’Islande à l’époque où le reste du monde a découvert Björk. » David Santos n’a lui pas son pareil pour livrer des perles intimistes électro-acoustiques à la limite du bouleversant avec un goût certain pour les formules alambiquées à souhait et ce ne sont pas les titres comme les désarmant « This is maybe the place where trains are going to sleep at night » ou encore « Today is the same as yesterday, but yesterday is not today » qui nous prouveraient le contraire. AVO est un album délicat et lancinant, résolument tourné vers les mélodies acoustiques qui entremêle influences folk et rock : l’écoute est aérienne, voire atmosphérique, émaillée des états d’âmes d’un artiste à la sensibilité à fleur de peau. Il nous livre en exergue une nouvelle version de son « Don’t say hi if you don’t have time for a nice goodbye » avec un autre artiste à l’univers intimiste, le discret Cascadeur.

NOISERV
« AVO (Almost Visible Orchestra) »
(Naive)