C’était jusqu’il y a peu le secret le mieux gardé de la pop électronique frenchy, mais avec leur dernier titre en date, le superbe et addictif « Garde-le pour toi », le duo parisien Paradis s’attire – bien malgré eux – les feux des projecteurs.

Tout a commencé lorsque Simon Mény et Pierre Rousseau se rencontrent lors d’une fête à Saint-Germain-des-Prés. Connivence immédiate. Points d’achoppement musicaux évidents. Ils commencent à faire de la musique. C’est l’excellent Dj Tim Sweeney qui leur donne leur chance en leur offrant la sortie de leur premier maxi sur son label BIS record le 20 septembre 2011 – BIS pour Beats In Space, le nom de son émission de radio diffusée tous les mardis soir à partir de 22 h 30 sur les ondes de la radio new-yorkaise WNYU. Le maxi contient deux titres à la production sobre mais enlevée : « Parfait Tirage » et surtout une sublime reprise bien sentie de « La Ballade de Jim » de Souchon. Loin de tomber dans le kitsch, le duo parvient à transposer le morceau dans un style ultra contemporain au chic absolu. Cette relecture fait d’emblée un petit buzz dans la sphère electro internationale et, reprise par Majestic sur YouTube, le morceau dépasse allégrement le million de vues !

Le duo récidive ensuite avec le EP BIS003 en mai 2012 avec un nouveau maxi contenant l’accrocheur « Hémisphère » et le lancinant « Je m’ennuie » : une fois encore, il se dégage une sorte de magie nonchalante de ces mélopées électropop au lyrisme hexagonal. Et là encore, « Hémisphère » est vu par plus de 1 200 000 fois sur YouTube et peut s’enorgueillir d’une vidéo réalisée par Sacha Barbin.

Le duo se fait ensuite plus discret, à part quelques sets qui seront diffusés sur Nova ou Beats In Space. Mais depuis cet été, Paradis connaît un formidable coup d’accélérateur : signature chez Barclay (un label d’Universal), une vidéo « Garde-le pour toi » (signée Daniel Brereton) qui fait le buzz et devient rapidement un hymne estival entre dream-pop et house nonchalante. Un EP contenant deux titres (dont « Garde-le pour toi » ainsi qu’un morceau inédit) et deux remixes paraîtra fin octobre chez Barclay, préfigurant un album que le duo peaufine inlassablement dans son home-studio. Nul doute que Paradis devrait suivre le même destin doré qu’un Lescop dans l’electropop française, digne héritière des Daho, Jacno et consorts. La musique de Paradis est clairvoyante, immédiate, évidente et parvient à faire rimer poésie et musique. Nous ici à Modzik, on est littéralement sous le charme. À suivre de près donc…

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