Dans ce labyrinthe industriel où les graph habillent les murs et la vue imprenable sur la cité phocéenne les mirettes des curieux , les mélomanes ont eux aussi trouvé leur place. Le week-end du 24, 25 et 26 mai, la Friche belle de mai de Marseille n’a jamais aussi bien portée son nom bucolique. Plongé dans une floraison de techno, on s’est vite laissé enivrer par le parfum musical du Bon Air Festival. Un beau bouquet aux tiges multiples entre techno indus et sonorités plus exotiques: hip-hop expérimental, drum’n’bass ou encore disco. Un festival aussi bouillonnant que sa ville d’accueil. On ne tiendra pas en place l’année prochaine, c’est certain!

Vendredi, arrivé gare de Marseille Saint Charles on sentait déjà un air de fête dans les pas des voyageurs fraichement descendus de la rame. C’est dans cette joyeuse ambiance et à la nuit tombée que l’on a facilement trouvé notre chemin vers cet impressionnant bâtiment. Un instant on se serait presque crû dans un spot berlinois avec ses espaces ouverts et ses murs parfois sans leur toit. Un dépaysement orchestré par le talentueux Cyril Meroni, enfant de la région qui prête régulièrement sa formation à la fois musicale et dans les arts visuels pour la mise en scène de défilés et de nombreux festivals de la région ensoleillée.

Pari réussi et il faut dire que l’on avait du mal à choisir parmi la palette d’ambiances proposée par l’évènement. Un tour dans l’énorme parking à l’esprit très rave de la Warehouse, ambiance brumeuse, jeux de lumière et système de son de haute voltige où l’on s’est déchaîné sur l’électro du génie berlinois Boys Noize . Et très vite tout s’enchaine, passer de salle en salle au grè de ses envies devient un véritable jeu dans cette drôle de friche en labyrinthe. On s’est surtout régalé sur le toit-terrasse de la vue mais aussi du son avant gardiste du duo Mount Kimbie. Mais les noctambules en habit de lumière retiendront très certainement la Boule à facettes et ses strass avec notamment le délirant collectif PailletteS, habitués de l’évènement désormais. Tiens, mais il est quelle heure ? Le soleil se lève déjà, le Bon Air, on reviendra.