Avec son nouvel album, Hanni El Khatib enfonce les portes du garage à grands coups de latte. Chronique d’un album qui fait du bien.

Hanni El Khatib est un grand nom du rock version 2010’s. Le constat ne date pas d’hier puisque son premier album Will the Gun Comes Out sorti en 2011 avait déjà marqué les amoureux des riffs tranchants. Le californien revient aujourd’hui avec un deuxième opus Head in the Dirt produit par Dan Auerbach, le leader des Black Keys. Une collaboration qui saute aux oreilles dès les premières secondes d’écoute. L’ombre du duo américain plane en effet au-dessus de l’album, en témoigne le son de la guitare/voix. Attention, pas de redite pour autant, mais un joli coup de pouce qui permet au chanteur d’affirmer sa patte garage. Peut être  est-ce l’album de la maturité, comme le laisse à penser le morceau d’ouverture Head in the Dirt, savant mélange des genres et des sons. On y retrouve orgue Hammond, arrangements électroniques et chœurs très souls. Suivent de nombreux titres énervés qui chatouillent les jambes et font secouer la tête. Louons au hasard le dynamisme de Family ou l’explosivité du très Wolfmother Sinking in the Sand.

La pop en seconde frappe

Mais Hanni El Khatib ne se repose pas sur sa capacité à faire trembler les murs. Le rocker dispose également d’un fort capital pop qui lui permet de sortir de la formule répétitive refrains explosifs-couplets contenus. Le single Penny et ses voix de tête entraînantes est ainsi une vraie bombe radiophonique. La subtilité est également de mise avec Nobody Move où l’Américain se paye le luxe d’un mélange garage-reggae soupoudré d’un jouissif solo d’orgue Hammond. Bref, vous l’aurez compris, il s’amuse et on le ressent. Jamais dans la surenchère, il ose les parti pris, les détours et signe un album réussi de bout en bout.

Par Max Beucher