King Dude est un avatar que s’est créé l’américain Thomas Jefferson Cowgill il y a quelques années. Après avoir officié dans un groupe de black métal Book Of Black Earth, et de hardcore Teen Cthulhu, c’est dans la dark folk qu’il s’épanche maintenant, avec une certaine grâce. King Dude, un nom à retenir.

 Voix rauque et bras tatoués, King Dude est un touche-à-tout. En plus de ces projets musicaux, il créé les graphismes de sa marque de vêtements Actual Pain, et vient aussi de créer son propre label Not Just Religious Music. Pourtant, la religion semble occuper une place centrale dans son travail. Elevé par une mère païenne limite mystique et un père très chrétien, il a forgé lui-même sa spiritualité. Luciférien, King Dude est libre, son rapport à la foi est des plus libres qui soient, sans dogme aucun. Les incantations qu’il livre dans ses chansons sont donc davantage à prendre comme des odes à la nature que comme des chants religieux. Dans Lucifer’s The Light Of The World, retenez donc « light » plus que « Lucifer ». La dark folk a pour habitude de jouer l’ambiguité sur des sujets sensibles tels que la religion ou la politique (on pense à Death in June notamment, qui fait partie des influences de King Dude), mais elle est surtout à prendre telle qu’elle est. C’est seulement débarrassée de ses apparats idéologiques qu’elle se montre grâcieuse, sombre et mélodique.

 King Dude aborde toujours ces thèmes chers au genre, tels que la mort, la nature, ou la foi. Que ce soit sur Please Stay (In The Shadow Of My Grave), ou encore You Can Break My Heart, c’est l’amour et la lumière qui finalement dominent, malgré l’ambiance lourde et noire que créent cette voix rocailleuse et les douces mélodies de guitare acoustique. Depuis la sortie de son dernier album Burning Daylight (et c’est bien encore de lumière qu’il est question) tout le monde se l’arrache. Fin 2012 King Dude a fait un “concert à emporter” pour la Blogothèque, et a fait l’objet d ‘un reportage en septembre dernier dans l’émission Tracks sur Arte. Tout semble donc réussir à celui que l’on pourrait appeler double maléfique de Johnny Cash, magicien de son « apokalyptic folk ».

Par Margot Pereira