Gucci arrête la vraie fourrure et suit le créneau éthique d’autres créateurs conscients tels que Stella McCartney. Un peu plus tôt dans l’année, le groupe de vente en ligne de luxe, YOOX Net-A-Porter, annonçait également retirer la vraie fourrure de ses sélections. Le végétarisme prend de plus en plus de place dans les assiettes et il semblerait qu’il en soit de même dans nos garde-robes. Nous sommes en 2017 et la mode a enfin du cœur. Hallelujah.

Quand les grands noms de la mode disent stop

La nouvelle a surpris tout le monde, des clients aux modeux invétérés et surtout, elle a soulagé les associations de défense du droit des animaux telle que Peta : Gucci  n’utilisera plus de vraie fourrure dans ses collections. Une bonne nouvelle qui fait l’effet d’une bombe dans les hautes sphères de la mode, tant l’enseigne italienne a toujours misé sur la vraie fourrure pour ses pièces, devenant même l’une des caractéristiques principales de la marque. Sauf que, depuis l’arrivée d’Alessandro Michele en 2015, Gucci, a drastiquement changé sa stratégie en se renouvelant pour devenir le label le plus pointu de l’industrie, du choix des nouvelles égéries ultra-modernes telles que la photographe féministe Petra Collins et la mannequin transgenre Hari Nef, des campagne arty destinées aux milléniales, aux changements éthiques en faveur de la cause animale. Gucci n’a jamais été aussi moderne qu’aujourd’hui, devenant (grâce, en partie, à cette décision) un véritable modèle à suivre pour les autres enseignes du luxe, qui devront (à coup sûr) se remettre de plus en plus en question pour rester dans la course. Le luxe a toujours eu du mal à se défaire de la vraie fourrure, jugée haut de gamme et inévitablement élitiste, et donc idéale pour son cœur de cible sans cesse à la recherche de rareté, oubliant volontairement la cruauté des techniques utilisées pour la fabrication.

Dakota Johnson, Hari Nef et Petra Collins pour le parfum Gucci Bloom

Espérons qu’avec cette petite révolution, les grands de la mode suivront cette vague éthique pour ainsi éradiquer les souffrances animales dans les élevages (de l’enfer) spécialisés. Car le monde évolue et les révélations choquantes et violentes sur les élevages font écho dans la société grâce au travail acharné des associations de défense des animaux telles que Peta et L214. Il y a fort à parier que d’ici quelques années, les enseignes spécialisées dans la fourrure telles qu’Yves Salomon auront du souci à se faire. Cependant, il est encore temps de se creuser les méninges pour trouver de nouvelles alternatives et revoir vos stratégies marketing, Mesdames et Messieurs du luxe.

Faux Fur : un potentiel non-négligeable

La mode serait-elle dotée d’un cœur ? Il semblerait que oui et les enseignes prouvent de plus en plus, que le respect de la vie animale ne se résume pas qu’aux films Disney (et encore…). Beaucoup de labels proposent aujourd’hui des alternatives à la vraie fourrure sans négliger des coupes “branchées” et les styles affirmés, notamment Outre-Manche, où la tendance est plus démocratisée que dans l’hexagone. Petit à petit, la révolution éthique se propage, ainsi, les enseignes accessibles aux grosses pointures se manifestent, de Topshop à The Kooples ou de Stella McCartney à Giorgio Armani. Nicolas Dreyfus, directeur exécutif de The Kooples, s’exprimait en 2016 sur le sujet «

Stella McCartney AH 2015-2016 ©crédit AFP

Les créatrices de The Design Studio, une marque spécialisée dans les vestes bombardiers en fausse fourrure, estiment d’ailleurs que l’utilisation de la vraie fourrure n’est aucunement une nécessité tant le choix est immense dans celui de la fausse, « Il y a tellement de possibilité avec la fausse fourrure, grâce aux choix des couleurs et des motifs, cela apporte beaucoup de caractère aux vêtements », rapporte Lettie, l’une des créatrices. La marque londonienne JAKKE s’est aussi fait un nom sur le marché du prêt-à-porter en proposant des manteaux confortables et très chauds pour l’hiver, exclusivement élaborés en fausse fourrure pour un résultat souvent régressif et fantaisiste à souhait. Parmi ces nouveaux labels engagés, l’on peut aussi compter sur les Anglais de Shrimps  (littéralement crevettes en français) qui proposent des manteaux et accessoires bigarrés en fausse fourrure dont la mannequin engagée Adwoa Aboah porte fièrement les créations sur son compte Instagram.

Shrimps

La vraie fourrure, le nouveau ringard

Porter de la fourrure serait presque devenu ringard dans le Gotha de la mode. Sauf, pour certaines irréductibles personnalités. Parmi elles figure Kim Kardashian, qui partage avec ses millions de followers son amour invétéré pour la peau animale (vison, renard, canard, tout y passe) – même North, sa fille chérie, porte des manteaux en renard à 4 ans, c’est dire. Un péché mignon stylistique qui n’est pas du goût de tout le monde sur la planète VIP, puisque Pamela Anderson – fervente défenseuse des animaux avec la PETA – lui a écrit une lettre ouverte via sa fondation, la suppliant d’arrêter de porter de la fourrure, « Chère Kim, c’était très agréable de te voir à la Fashion Week de New-York. J’ai eu le plaisir d’apprendre à te connaître au fil des années et je peux dire que tu es une bonne personne avec un grand cœur. Je t’écris pour te demander d’étendre ta compassion aux vraies victimes de la mode – les animaux qui sont violemment tués dans l’industrie de la fourrure – en acceptant de ne pas porter cette matière cet hiver ». Un appel qui aura au moins eu le mérite de faire réfléchir la reine des abeilles du clan le plus célèbre de la Côte Ouest et toute sa smala.

North, Kanye West et Kim Kardashian

Il faut dire qu’aujourd’hui, les techniques de fabrication concernant la fausse fourrure ont évolué et qu’ils existent des tissus d’une qualité certaine, comme nous le prouve la collection capsule et vegan de chaussures entre la créatrice française Amélie Pichard et Pamela Anderson. On se souvient notamment, des mules patchwork de jeans esprit Britney Spears sur le tapis rouge des American Music Awards 2001.

Des imitations tellement vraies que l’on pourrait aisément se méprendre sur l’origine de ces produits bluffants. Il semble évident que l’utilisation de la fausse fourrure ai, ainsi, beaucoup d’avantages concernant l’éthique, le style et le coût, car elle ne nécessite aucune souffrance animale, permet une grande liberté et diversité en matière de style, un coût moindre à la production et des prix défiant toutes concurrences. Du côté des consommateurs, le prix des manteaux en fausse fourrure est largement plus abordable que le prix des manteaux en véritable fourrure. Ainsi, il faut compter 200 euros pour un manteau JAKKE contre 16 979 euros pour un manteau en vison de la marque Nina Ricci – le choix est vite fait, mise à part si vous vous obstinez à vouloir épâter tout le monde avec votre peau morte sur le dos. Nous n’avons vraiment pas les mêmes valeurs.