« La création est un oiseau sans plan de vol, qui ne volera jamais en ligne droite», c’est ainsi qu’était Violeta Parra. Une véritable icône de la culture chilienne renaît enfin sous la camera d’Andrés Wood.   

Un destin hors normes

Andrés Wood offre un récit de voyage dans la vie de Violeta à travers une narration déstructurée qui retrace sa naissance artistique en Europe, son retour au Chili et sa fin tragique. Artiste complète -musicienne, peintre, sculpteur, poète- elle s’arme de sa guitare et sillonne le Chili à la recherche des chansons traditionnelles en voie de disparition. Elle brûle de vivre, elle tombe follement amoureuse, elle crie avec son art contre les inégalités sociales et en 1964, devient la première femme à exposer au Louvre.

 

Gracias a la vida

Wood ne voulait ni une biographie trop conventionnelle ni un film journalistique. Il montre la beauté tragique de cette artiste tourmentée, les causes qu’elle défendait et ses utopies. Mais Violeta n’était pas une femme facile à cerner. Elle était têtue, fragile, excessive et surtout une artiste authentique. On ne peut qu’être attirés par son magnétisme et sa flamme qui dansent dans les yeux de Francisca Gavilan, au rythme de la chanson «Gracias a la vida»; enregistrée en 1967 et reprise depuis par U2, Faith No More, Shakira, Juanes, Buena Vista Social Club, Laura Pausini ou Mercedes Soda. 


Violeta s’en est allée au ciel

Un peu avant sa mort elle dit : « le monde est tellement plus grand ! Et je n’ai pas réussi à traduire ce que je portais là ». Wood explique : « […] C’est difficile de dire ce qui l’a conduit à se donner la mort. Déception amoureuse, sentiment de n’être pas reconnue, épuisement ; ce sont des choses qui arrivent aux grands artistes, cette sensation de ne pas aboutir. Pour eux, la vie est d’avantage qu’une chanson». Violeta voulait être aimée, comme tous les artistes. Elle voulait aussi que l’art populaire soit considéré au même niveau que l’art classique. Parce que, surtout, elle pensait que: «Tout le monde peut créer, chanter. Prenez vos guitares et allez-y !»

 

Par Polina Paraskevopoulou