Tandis que le rappeur de droit divin West Ier prépare son prochain sacrifice musical, Tyler The Creator sort son 3ème album. On a même appris cette semaine que le petit fourbe voulait diaboliser le protégé du roi, Justin Bieber en le séquestrant avec lui un mois. La grenouille voudrait-elle se faire plus grosse que le boeuf ? Pour vous, Modzik a écouté Wolf.

Tyler The Creator est un garçon compliqué. Du petit Bastards qu’il était, Tyler The Creator met désormais les formes quand il s’agit de nous dire fuck you ou je t’aime. A à peine 22 ans, le chef de meute de Odd Future est une lame inévitable du rap d’outre-atlantique. Il ne s’est pas pour autant adoucit, le message reste le même. Les rimes ont simplement mûri comme la production. On n’en attendait pas moins.

Comme sur l’artwork, Tyler mime plusieurs visages dans l’album, la colère, l’angoisse, la tristesse, la mélancolie, la folie, l’amour, la réussite, la teuf, son passé, son parcours. Mise en son par des productions affutées allant du jazz à la trap musclant clairement son flow, Tyler reste très bien entouré pour ce troisième album. Son maître à lui le rejoint, Pharrel, sur IFHY, Nas fait même une apparition sur 48 tandis que la bande d’Odd Future ne traîne jamais très loin sur le reste des pistes (Frank Ocean, Hodgy Beats, Mike G, Earl Sweatshirt). L’ambiance générale reste proche de la décontraction d’un bras avant une droite. Tyler est toujours énervé, angoissé et talentueux, surclassant la majeur partie des feats. C’est dans ses morceaux solo que Tyler nous en dit le plus sur son humeur, bleu-hématomes-dark.

Certains morceaux ressemblent d’avantage à des pépites mixtapes où lui et ses/son invité/e/s posent allègrement sur la galette. On se (re)met avec lui la corde autour cou puis on tire sur un gang dans South Central pour enfin foutre le feu au plafond. Wolf reste un animal nocture assez sombre où ressurgissent les colères, angoisses et rancoeurs de cet enfant devenu grand.

Reste que pour prendre la place du chef, il faut aimer les bâtonnets de poisson, et Tyler aime encore trop dire ce qu’il pense du rap-business pour s’abaisser à ce jeu-là. Dans le fond Justin, qui perd le plus ?

Par Maxime Coeur