« L’expérience avec Broken Bells a certes influencé mon écriture mais elle m’a surtout rendu plus aventureux, surtout avec ma voix. » Et il est vrai qu’avec cet album, James Mercer semble avoir mis ses angoisses de côté. Plus libéré et apaisé, Port Of Morrow est un disque lumineux servi par une production plus catchy : « c’est grâce à Greg Kurstin qui a travaillé sur la production. Il a bossé avec Lily Allen, mais c’est surtout un bon ami ! » Même si James s’est nourri de nouvelles influences, The Shins ne perd pas son sens de la mélodie pop absolue : « depuis quelques années, j’ai beaucoup écouté Can et Faust, de la pop synthétique de la fin des seventies mais aussi du vieux r’n’b anglais. Parmi les groupes plus récents, j’adore Girls, Cass McCombs, et Ariel Pink aussi ». Côté textes, James Mercer garde toujours son honnêteté et son penchant pour l’existentialisme : « chaque album de The Shins est le reflet d’une période de ma vie. Le premier est très innocent, le suivant parle beaucoup de la culpabilité que j’avais à l’époque après une rupture… Je chante toujours ce que je ressens, je ne peux pas faire autrement ! Ce disque parle de l’amour pour ma famille et mes amis. Mais il parle aussi de la mort et du rapport que j’ai avec elle. » Du single « Simple Song » à la ballade « September » en passant par le plus rock « No Way Down », The Shins signe le disque idéal pour les premiers rayons de soleil printanier.

THE SHINS

Port of Morrow

(Aural Apothecary/Columbia)

www.theshins.com

Par Guillaume Cohonner