Un nombre relativement restreint de marques de luxe se prêtent au jeu de ce défilé où créativité et originalité demeurent sans limite. En effet, la haute couture répond à des règles et des coutumes très particulières qui sont imposées par la Chambre Syndicale de la Haute Couture. En somme, n’est pas considéré comme couturier qui veut.

Pour prétendre à faire du sur mesure, il y a certains critères à respecter, d’ailleurs, selon la fameuse Chambre Syndicale de la Haute Couture, celle-ci rappelle que  : ” L’appellation Haute Couture est une appellation juridiquement protégée dont seules peuvent se prévaloir les maisons figurant sur une liste établie chaque année par le Ministère de l’Industrie.” Pour pouvoir figurer sur cette liste, un élément est indispensable : créer depuis un atelier situé à Paris. En effet, il est important de maintenir et de faire perdurer cette pratique en France, berceau de la haute couture. 

Cependant, certaines marques de luxe étrangères aspirent à faire de la haute couture comme la marque Versace qui est parvenue à figurer sur le calendrier officiel des collections parisiennes. Comment cela est-ce donc possible ? La réponse semble simple, la marque est considérée comme membre correspondant. Face à cette “dérogation”, d’autres marques cherchent à emboîter le pas et c’est tout récemment celle de prêt-à-porter italienne Dolce & Gabbana qui vient d’annoncer son projet de démarrer une ligne haute couture qui sera dévoilée le 9 juillet prochain. 

Après avoir mis fin à sa ligne plus accessible D&G l’an dernier, c’est une stratégie toute opposée qui vient d’être adoptée : la création cette fois-ci d’une activité sur mesure avec des modèles de robes sur commande depuis l’Italie et non la France. 

A cette occasion, la présentation aura lieu chez le duo, en Sicile, et ce auprès d’un groupe de clientes. 

Cette nouvelle ligne permettra ainsi à la marque Dolce & Gabbana d’adopter un positionnement beaucoup plus haut de gamme et luxueux. 

Cependant, en choisissant de présenter ses modèles en Sicile et sans être membre de la Chambre Syndicale, Dolce & Gabbana s’expose ainsi à la répression si le duo exploite le label “haute couture” à des fins publicitaires et commerciales. Le règlement est très stricte et précise que les mots “haute couture, couture création, couturier et grand couturier” sont protégés et ne peuvent être utilisés par les créateurs ou les marques sur leurs étiquettes et leurs factures sans la validation de leur candidature. 

La haute couture est aujourd’hui devenue relativement obsolète face à une clientèle très restreinte et composée exclusivement de personnes très fortunée. Elle est d’avantage considérée comme la vitrine des marques pour faire booster le prêt à porter, beaucoup plus accessible, avec notamment des défilés spectaculaires ce qui permet ainsi de faire parler d’elles et de leurs créateurs. 

En revanche, il reste à savoir si créer en France est vraiment suffisant pour préserver le savoir-faire national… 

Par Alexia Garric