SELF 05, A night in Shanghai: l’obsession Saint Laurent pour l’Asie

Lumière dorée, distribution écrite en mandarin… Les premières images de SELF 05 A night in Shanghai laissent planer un mystère au goût exotique. Fruit de la collaboration entre le maître du cinéma chinois Wong Car-Wai (2046, In the mood of love) et le DA de Saint Laurent Anthony Vaccarello, ce film reflète l’étroit lien entre la maison de couture et le continent asiatique. Un hommage à double sens qui aurait certainement ravi monsieur Sain-Laurent en personne. Rendez-vous le 22 novembre prochain.

“Il me suffit d’un livre d’images pour que mon esprit se fonde dans un lieu, ou un paysage […] Je n’éprouve aucun besoin de m’y rendre. J’en ai tellement rêvé…” dixit Yves-Saint Laurent. Celui qui aimait tant les couleurs des paysages se profilant à l’horizon a souvent sombré dans les vapeurs d’une Asie rêvée voire fantasmée.  C’est ce concentré d’onirisme que le réalisateur Wong Kar-Wai a capturé pour SELF 05 A night in Shanghai. Amoureux de la Nouvelle Vague française, il en a repris les contours trempés  dans l’encre de Chine. Résultat, une muse “très Saint Laurent”, la top chinoise Ju Xiaowen, ingénue et énigmatique et cheveux de braise. Le film joue les équilibristes en essayant de faire cohabiter passé/présent/futur. Une conjugaison multiple, alliance d’un Shanghai traditionnel et de la griffe Saint Laurent plus contemporaine.

“ Ça a été un processus très instinctif basé sur une admiration et un respect mutuel. Dans le film on voit et on ressent la fantaisie Saint Laurent qui prend forme comme une conséquence naturelle” – Anthony Vaccarello

L’Asie filon des créations Saint Laurent

Depuis la fondation de la maison, le continent de l’est transparaît dans son ADN. Yves-Saint Laurent a nourri son regard et son imagination des costumes traditionnels indiens, chinois et du pays du Soleil-levant. Dès ses premières collections, il réinterprète les somptueux manteaux des souverains de l’Inde ou encore s’inspire de la Chine impériale pour sa collection automne-hiver 1997. Récemment, c’est dans le décor métallique de sa collection printemps-été 2020 que l’influence s’est fait entrevoir sur des broderies fleuries en sequin comme l’auraient fait “les gens de la fenêtre verte”, nom des brodeurs traditionnels chinois.