Le festival de la Bande-Dessiné d’Angoulème s’est clôt ce week-end avec un hommage aux comics américains rendu, tout spécialement à Bill Watherson pour sa BD “Calvin et Hobbes”. Bien d’autres aussi ont été récompensés sous le thème réccurrent et sous – jacent du souvenir. Nous, on s’est souvenu de certains perturbateurs de ce grand festival de renom, absents cet année, qui ont ouvert les barrières de la bande dessinée élitiste sur quelques perles mêlant coups de crayons et riffs acérés. A quelques centaines de kilomètres de là, c’est plus particulièrement un village Gaulois, nommé Burdigala qui se bat pour mêler encore et toujours rock et BD…

Une cité qui dessine sa propre mouvance poster rock, c’est un peu le cas de la cité girondine où le gig art, illustration déjà culte aux Etats-Unis, se répercute à angle large : rock et urbain. Sexe, violence, trash ou minimalisme et humour inspirent  auteurs de posters rocks et fous du crayon girondins. La ville est un berceau de créativité musicale et artistique qui n’a pas manqué de faire des rejetons adeptes du pinceau sauvage. Ils forment une communauté vivace, au service de l’underground musical; quitte à faire de leur discipline un art de vivre plutôt qu’un art qui fait vivre. 

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Tanxx, Witko, Freak City Design, Victor Marco ou encore le petit dernier : Duch, tous ces bordelais ont pris la Garonne à contre-courant et amènent une fraicheur underground à l’ art visuel contemporains. Bordeaux est une sorte de “petit Paris” sans cesse en ébullition. Le rock s’y dessine autant qu’il s’y joue lui donnant une véritable identité visuelle. Une culture qui fut engendrée aux Etats-Unis par des maîtres du poster rock comme Guy Burnell, Bob Masse ou l’artiste contemporaine : Tara McPherson, dessinant les affiches de concert de Bob Dylan à Green Day en passant par les White Stripes.

Des docks à la Caserne Niels, aux murs du Wunderbar et du quartier Saint Mich’, il suffit de voir les personnages tordus de Sylvain Havec, les typographies sous acide de LlCoolJo, le minimalisme psychédélique de Loïc Doudou et les loubards rockeurs de Freak City Design pour s’assurer, que Bordeaux accueille la relève du modern art rock à la française. Mais pour faire bouillonner les talents, il fallait que la ville soit un terrain propice à cette effusion des bombes et de la création. A Bordeaux, l’ouverture d’esprit musicale s’est couplée avec l’installation de lieux associatifs comme la FAbrique Pola ou les éditions Les Requins Marteaux. Historiquement à l’origine de la BD Revue Ferraille, mais aussi dénicheur d’auteurs de bandes dessinées souvent sarcastiques, parfois oniriques ou absurdes, les Requins tentent de redresser la barre d’une édition en voie d’extinction. “On a quitté la région Midi Pyrénées parce que Zebda se reformait et que Noir Désir n’existait plus à Bordeaux”, plaisante Thomas Bernard, directeur de collection d’art contemporain et bras droit des Requins Marteaux. “A Bordeaux, il y a un vivier d’artistes et d’auteurs qui ont, avant même notre installation à Bordeaux, souvent collaboré avec nous.” constate Thierry Causera, maquettiste pré-presse. Une dynamique dont les Requins peuvent aujourd’hui profiter grâce au succès du Vincent Paronnaud aka Winshluss, auteur de la fantastique BD Pinocchio, récompensée en 2009 à Angoulème et co-réalisateur du film: Persépolis. Des artistes de cette trempe, prêts à sortir de l’ombre, l’éditeur en publie deux par mois. ” On recherche des styles qui font bouger ce qui est déjà établi, mais après on ne peut pas savoir ceux qui vont s’en sortir ou non. C’est d’ailleurs parce qu’on n’hésite pas à sortir des auteurs inconnus qu’on a des difficultés” explique Thomas Bernard. “Les auteurs aiment l’état d’esprit. C’est mal payé voire pas du tout parfois, car on a des difficultés qu’on tente de résoudre, mais on s’attache à sortir de beaux livres” explique Thierry. Pinocchio couronne en effet vingt ans de travail acharné, avec un auteur à la base difficile à défendre, puisqu’issu de la culture underground. Un grand pas en avant pour ces gars-là qui déjà adelscents connaissaient leurs premiers émois bdesques avec la revue Feraille. “Adolescent, je me suis pris parfois des gifles parce que je lisais Ferraille ! Il était rangé dans le rayon porno,je ne sais pas pourquoi et ma mère ne comprenait pas, je lisais juste une BD !” .

D’autres ont déjà gravé leurs noms dans cette toile, sans mettre leurs convictions à la poubelle. Tanxx, Witko ou Besseron ont réalisé leurs premières publications dans la revue Ferraille et font désormais leur bout de chemin dans le milieu BD rock, en partageant avec les Requins Marteaux cette passion pour la musique et le visuel rock. “Il faut qu’il y ait quelque chose qui nous touche, c’est une histoire de caractère et d’identité”. Ce flirte avec la musique, Besseron l’initie avec Stop II et son blues cajun, Witko joue lui du garage-rock dans son dernier combo : Cravache et même Thierry Causera aka Lichen Boy ajoute à son CV musicale , long comme ses deux bras, le combo Shunatao avec Olivier Bernet – compositeur de la musique de Persepolis et également, Complications avec Looch – batteur – des Magnetix.

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Print it Yourself

Ville ancrée dans le rock, Bordeaux est depuis longtemps dans un circuit underground. Cette génération d’artistes bordelais a un parcours classique ou autodidacte et s’affairent dans leur vocation depuis une dizaine d’années. Leurs envies ont propulsé leur talent au son des distorsions de groupes garage, punk, noise, post hardcore ou encore psychédélique. De quoi faire émerger une production riche en affiches, pochettes, flyers, fanzines et autres supports. Franchir les barrières économiques et sociales a entrainé artistes et musiciens à pactiser.

Au final c’en est devenu autant une nécessité qu’un choix. « On te demande une composition quand on aime ce que tu fais”. Un travail qui s’affranchit des rêgles de l’éxecutif comme le confirme Loïc Doudou, “…et puis de toute manière on ne les écoute pas trop… » avoue le dessinateur. Ses traits abstraits qui remplissent des pages de motifs dans une surcharge minimaliste qui  n’ont à première vu rien de rock’n’roll. Mais réaliser des visuels de concert devient un choix propre et Do It Yourself. «Quand je suis arrivé de ma banlieue parisienne, j’ai découvert à Bordeaux, plus de dessinateurs que j’en avais vu dans la capitale”, commente-t-il. Il découvre aussi le sérigraphe Mathieu Desjardin et l’association Iceberg pour laquelle il réalise des visuels de concert. Son travail le plus abouti est la pochette des Crâne Angels, une chorale psyché et des amis de l’illustrateur. Loïc Doudou s’investit depuis deux ans dans le Collectif De Mèche avec Specio, dessinateur de 37 ans, qui allie texte, et dessin dans un monde où l’enfance s’assombrit lorsqu’il traverse celui d’adulte transis.

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 Artiste : Specio

Un brassage de culture rock et visuelle qui comme la culture américaine, macère, évolue et se nourrit de rencontres et lieux culturels. « Tu brasses ton parcours, ton vécu; ce que tu aimes et forcément tu poses de grosses bases thématiques. Mais c’est vrai qu’on n’est pas des graphistes comme les autres, car c’est vecteur d’une certaine identité artistique » confie Freak City, graphiste et illustrateur dont l’influence punk hardcore saisit transpire de ses dessins au marqueur. Une dynamique trash et un humour de comics vintage. Comme lui, la plupart des illustrateurs affiche un esprit – Do It Yourself- depuis longtemps. « Parce que c’est des potes et qu’ils aiment notre travail, ils font appel à nous – on sait qu’il n’y a pas de rapport d’argent, c’est un travail spontané et sans contrainte», déclare Specio. 

L’art du flyers

“ On ne sait pas se vendre, c’est donc une façon de se montrer et de toucher les gens” ajoute Loïc Doudou. D’autres, sûrement très doués restent chez eux et ne sont pas de fait, dans ce circuit. “C’est vrai que les artistes adorent ce côté bancal – cet esprit rock’n’roll qui correspond au cliché de l’artiste procrastinateur. La musique permet de produire un visuel en dehors des clichés. Ce que j’ai fait pour le groupe de hip hop 0800. L’illustration ne ressemble en rien au classique de l’imagerie Hip Hop traditionnelle », explique Specio. D’une manière anecdotique, un mot, un passage peut inspirer l’univers de l’artiste. Ils écoutent le même son, vont aux même concerts…Et parfois fréquentent la même école d’art.

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Des points névralgiques qui propulsent les rencontres il y en a : « ce qui nous lie à la musique c’est avant tout d’aller voir des concerts et d’aimer ça! » affirme Sylvain Havec, multiple diplômé en art, qui maîtrise les formes géométriques et les couleurs autant sur les murs de Total Heaven que sur Photoshop. Un esprit rock’n’roll, qui ne transcende pas toujours leurs oeuvres mais qui transpire dans l’état d’esprit. Total Heaven est un disquaire de cette trempe. La boutique, située dans le quartier de la Victoire où se concentrent; cafés-concerts actifs, fanzine Abus Dangereux – et labels pop et rock indé; est un carrefour musical unique et dynamique. Détenu par Babouch et Martial Jésus depuis dix ans, ce disquaire indépendant relie autant les arty que les mélomanes. « Quand on a repris Total Heaven, on ne s’est pas posé de questions, on a fait ça sans vraiment savoir ou ça nous menait et heureusement qu’on ne s’est pas posé de questions finalement, sinon on ne serait pas allé si loin !», raconte Martial, amusé. Malgré les difficultés de la profession, Bordeaux n’aurait pas acquis un tel panel arty sans ce disquaire. Il propose ainsi des expositions tous les mois et un panel musical allant du hip hop au hardcore en passant par le reggae.

Bordeaux Rock

A Bordeaux, l’effervescence du rock des années 80 à laissé des traces. Avec des groupes comme Caméra Silens, Noir Désir puis TV Killers et d’autres moins connus, la ville s’embarque dans une odyssée qu’elle ne quittera jamais avec des activistes comme Francis Vidal qui programmait à la salle du Jimmy, avant de monter l’association “Allez les filles”. Fugazi, Peaches, Against Me! Toutes ces salles intimistes et programmateurs sans peur qui ont suscité des passions et vocations. Le nombre de salles de concerts a facilité l’ébullition de cette culture rock. Des quartiers entiers comme le populaire “Saint Michel”, swinguent au son des guitares. Et c’est naturellement que les lieux indépendants naissent, meurent et ressuscitent. Tous Bordelais à au moins une fois mis les pieds à l’Inca pour ses concerts, au ZooBizarre (actuel Hérétic). Dans un autre genre, Le Café Pompier, installé en plein coeur des Beaux Art, met le feu dans l’assiette des étudiants ”beauxardeux” avec ses soirées électro et ses artistes en herbe les plus délurés. L’autre point de ralliement, c’est le Wunderbar dont les patrons sont fans de musiques et de visuels, et où les artistes, tous bords confondus, se retrouvent autour d’une (ou plusieurs) mousse.

Plus que le mélange Sex, Drug & Rock’n’roll, c’est l’idée de participer à cette subculture qui motive ces bordelais. «C’est l’envie de filer un coup de main à des gens du milieu musical qui font quelque chose de respectable, c’est une démarche risquée de leur part et on s’en rend compte » admet Sylvain Havec.

Gig Art

Cette forme d’expression artistique à mi chemin entre la musique et le modern art est ce qu’il y a de plus frais de toute cette décennie. Les collectionneurs de posters de concert en sont les premiers conscients. Plus qu’un beau visuel, c’est aussi un souvenir et une oeuvre qui rentre dans l’histoire d’un groupe de musique. Ce mouvement à autant de branches que de styles musicaux, . Le documentaire “American Artifact : the rise of American rock poster art” est un des premiers à mettre en lumière ce mouvement du XXIème siècle. Il relie plus d’une centaine d’artistes s’inspirant de la scène locale, sérigraphiant et donnant une culture visuelle traversant l’Histoire au rock. Stanley Mouse, Victor Moscoso , Frank Kozic ou encore Dereck Hees, artiste de la scène punk hardcore au stylo ensanglanté ont depuis les années 60, réalisé les plus grandes affiches rock de tous les temps…sans jamais imaginer la trace qu’ils laisseraient. jL’un d’eux; Bob Masse – au style trés psychédélique – à même réalisé une des premières affiches de Bob Dylan, l’orthographiant : “Bob Dylon”… De quoi immortaliser une carrière!

De plus en plus reconnus aux Etats-Unis, le public à compris l’impact et la qualité du travail que représente ces posters de concerts. Un phénomène qui a émergé grâce aux salles branchées des années 50 comme l’Afterthought ou encore le Fillmore et l’Avalon vers San Francisco. Un art qui a trouvé son chemin de salles crasseuses en livres reliés et cadres satinés, comme il le fait à Bordeaux.

Aujourd’hui et depuis les années 90, l’art du poster refait surface. Tanxx, inspirée par ces artistes et leur trait trash, violent et déglingué, en est la digne représentante française. Elle insuffle, en même temps que son univers, cet esprit à Total Heaven. « On a commencé à remplir les murs d’affiches de concerts, et ça comblait le vide”. Tanxxx propose à martial d’exposer et c’est le déclic. LlCoolJo, Elzo, Rica, Greg Vezon, Leslie Tischen…tous se sont accrochés aux murs de Total Heaven. Un disquaire de la quatrième dimension où les allumés des crayons et des amplis se retrouvent.

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Les incontournables

Une culture qui s’écrit aussi. “La Mauvaise Réputation c’est le Total Heaven du livre! “ s’exclame LlCoolJo. Besoin d’en dire plus? Qui n’a pas rêvé d’avoir une librairie à son image? Comme beaucoup d’artistes, d’activistes ou d’illustrateurs, LlCoolJo s’est déjà plusieurs fois retrouvé dans les rayons polar, arts visuels et musicaux ou érotico de cette librairie, à la trés bonne “mauvaise réputation”. L’enseigne atypique propose depuis dix ans, un choix particulier d’ouvrages tout en accueillant des expositions. Rodolphe, aka Urbs, aussi caricaturiste de presse pour le quotidien Sud-Ouest, a rencontré Franck, son collaborateur, à la croisée de l’art contemporain et des bouquins érotiques. Avec Internet, l’import est devenu accessible et des thèmes aussi hétéroclites que : “catch mexicain, tattoo, mort et cinéma B, Z ou X” peuvent prendre place dans les rayons. “Il y a quelques années, on était les premiers à avoir proposé en province le livre des Suicide Girls. Aujourd’hui tout le monde l’a…” constate Rodolphe. Jofo, Cromwell ou Tanxxx y ont déjà exposé, “ils sont tous issus d’écoles artistiques d’avant-garde et le rock se greffe à tout ça, dans une sorte de symétrie à laquelle les éditeurs s’ intéressent”, poursuit le libraire. A la Mauvaise Réputation le secret de la pérennité, c’est de faire d’une culture alternative, un mêtier professionnel. “je me sens toujours impressionné par la culture et l’ouverture d’esprit que peuvent avoir mes clients” raconte Rodolphe. Un libraire qui s’inscrit dans cette culture rock, qu’ il le veuille ou non. “Ce qui est assez drôle à voir, c’est quand les touristes viennent en vacances ici. Ils repartent toujours avec un sac de Doc Caviar – magasin vintage- un sac de Total Heaven, pour la musique et un troisième de la Mauvaise Réputation” conclut le libraire, aux rayons incontournables.

Urban art & rock’n’roll

Investis par cette culture rock, ces lieux sont représentatifs de ce qu’il y a de meilleur à Bordeaux. La devanture de Total Heaven, reconnaissable entre toutes, en est le symbole. Elle a été refaite par trois artistes bordelais: LlCool Jo et Sylvain Havec et Mehdi Beneitez qui a lui-même détourné les murs blancs sur Novo Local pour y inscrire ses dessins d’animaux étranges, dont l’anatomie se met à nu. Une des multiples voies du visuel rock, dont la base est l’activisme musical. « Ces illustrateurs, je les ai tous connus gamins, quand ils venaient m’acheter des disques! » raconte fièrement Martial Jésus, disquaire de Total Heaven. Ces adolescents passionnés s’appellent désormais Freak City Design, Cool Jo ou Duch et organisaient des concerts de punk hardcore à 18 ans, à peine. « J’ai un vrai amour de la musique et un attrait depuis tout petit pour l’imagerie rock et hard des groupes comme Guns’n’ roses ou Metallica », explique Freak city. « L’influence de ma génération était super importante, les images trash, le côté voyou, rien que les cartes à collectionner des crados ou encore les dessins animés comme les Tortues Ninja ! ». Le tout rejoint la culture skate et street art avec des influences communes autour de Jim Phillips, père de la marque de skate Santa Cruz. Duch, dernier talent en date, est étudiant des beaux arts de 20 ans est lui-même tombé sur les flyers de ses aînés. « Ces projets sont à 90 % du temps réalisés pour des groupes que j’aime” raconte le jeune vainqueur du dernier concours Be Street. Pour eux, Bordeaux est la ville idéale pour se prêter à cet art rock. « La scène musicale est rattachée à une scène artistique; il y a donc une culture du Do It Yourself commune, unissant aussi bien le fanzinat, les groupes de musique et les illustrateurs. De nombreux activistes sont là depuis longtemps, des dessinateurs jouent dans des groupes et ça se renouvelle souvent. C’est hyper incestueux avec ses bons et mauvais côtés, entre la scène rock, garage et hardcore » explique Freak City Design. “Et puis il y a beaucoup de gars curieux et pas snobs comme Martial de Total Heaven qui donnent leur chance aux gens”.

Connu comme le loup blanc à Bordeaux, Martial Jésus est aussi le premier à avoir exposé Jonathan aka LlCoolJo, 30 ans et dessinateur à la pâte furieusement reconnaissable. Le style de CoolJo s’inspire de peintres mexicains comme de la culture punk ou de l’esthétique skate. Son trait est sauvage et son univers inventif. Mais c’est la scène hardcore, métal qui le berce dès ses premiers pas de musicien. Il réalise une pochette pour un Tribute to 7 seconds chez Weewee records avant de partir travailler pour le label Munster de Madrid. « J’aime beaucoup le trio: papier, colle et ciseaux, j’ai toujours dessiné avec ce qui me passe par la main ». Par chance et culot à la fois, il gagne le soutient d’Elzo – un artiste contemporain travaillant dans la galerie Plin tube à Bruxelles.

De retour a Bordeaux, tout s’enchaîne lorsqu’il rencontre Caroline de Kap Bambino. L’amitié naissante devient une collaboration forte et intense. CoolJo réalise la typographie du groupe, puis celle d’un maxi et de plusieurs tee-shirts de tournées. Le groupe électro-rock, partage avec l’artiste un état d’esprit punk et ouvert à la fois. ” je suis un peu partout et nulle part à la fois, je ne suis pas graphiste mais pas non plus dans le graff’, j’ai du mal à me limiter à une seule scène autant dans la musique que dans l’illustration” confie-t-il.

Son dernier projet musical? Le groupe Bagarre. Un mélange de garage et pop qui devient aussi un projet arty, dans la culture du tattoo. Arthur, guitariste et lui-même déjà bien embarqué dans l’aventure J.C Satan et imagine avec CoolJo une tournée de concerts inscrits dans la peau… Tous deux achètent une machine dans le but d’unifier cette attirance musicale et picturale. “On voudrait tourner avec notre groupe Bagarre et partir en caravane pour tatouer le public qui le souhaite à chaque date, avant ou aprés le concert, et pourquoi pas dans l’Europe entière “. Une idée qui correspond parfaitement à cette Nouvelle Vague du tattoo: trait fin, déssin enfantin, idée absurde…et surtout instantané du moment : le tattoo dans une de ses formes les plus purement artistique.

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Artiste : Arthur – JC Satan

Arthur et Paula de J.C Satan créént les illustrations des Tee-shirts et pochettes du groupe à tel point que s’en est devenu une identité visuelle à la musique de JC Satan. Les deux compères du groupe dessinaient depuis longtemps : “c’était plus facile de faire des tee-shirts à la dernière minute !” explique Paula, qui organise également des concerts. “Pour Satan, ses dessins trash et rock sont devenus une force qui fait vraiment partie de l’identité du groupe”, ça ne peut pas plus correspondre: elle écrit les textes, chante et dessine”, confirme Arthur, au style quant à lui, inspiré des gravures du Moyen-Age. “J’aime aussi les textures, et je fais des choses que je représente avec le plus de traits possible. Je m’inspire de Moltlitz et ses images d’objets de torture ou encore de Moebius, pour sa précision”. Quant à Paula, l’imagerie trash, tient une grande place dans ses dessins. Du sacré aux images “idiotes de Google” jusqu’au porno dégueulasse, elle en fait des affiches et posters saugrenus.

Faire déchanter le cliché de l’artiste rock, trop procrastinateur semble le but de ces bordelais-là. Hero-x -avec les Magnetix, Fredovitch et Thierry Causera des Requins Marteaux-, Kiss Kiss Kiss Karate Passion, groupe de garage 60’s; Arno de Cea and the Clockwork Wizards ou encore Complications continuent de creuser le sillon de l’art rock & urbain au coeur de cette ville.

Ce mélange des styles et des scènes est presque devenu une tradition faisant le pont entre le poster rock américain et la french touch – du visuel à la française. Une façon de vivre aussi, ultra créative qui redonne une âme à l’imagerie rock que l’on pensait entérrée avec l’arrivée des MP3.La pochette de disque en premier lieu quand elle n’est pa réduite à une icône de 6×6 pixelisée et le témoin d’une époque squattant les murs des temples du live, souventdaté et signé,  et en édition limité : le poster rock.