Entre l’égyptien, le disco ou encore le look policier, le costume d’inspiration “Elton John” fait partie des tenues de soirée les plus populaires dans la barre de recherche Google. Mais réduire la notoriété des tenues de monsieur John à un magasin de farces et attrapes serait terriblement réducteur. Bien plus que la simple extravagance, la parade du chanteur ne peut être dissociée de la voix et de son charisme. Un élément clef de Rocketman, biopic tant attendu de mister Elton “Hercules” John. Entre inspirations réelles et prises de liberté maîtrisée, les strass du film nous font surtout découvrir l’artiste avec et sans ses fameuses paires de lunettes.

Alors qu’il s’était décidé à présenter un Freddie Mercury irréprochable dans Bohemian Rapsodie avec un Rami Malek tout en marcel blanc, jean et bracelet de bras, le costumier Julian Day a pris un autre chemin pour le nouveau biopic de Dexter Fletcher. “Cela devait dépasser le simple costume” décrit -il. Une nécessité face à des tenues de scène qui ne peuvent être détachées du personnage d’Elton John. Véritable carapace, les boas en plumes, les talons compensés ainsi que les lunettes polymorphes ont été déterminants dans la métamorphose du jeune rouquin timide Reginald Dwight en superstar mondiale.

Un périlleux jeu d’équilibriste

Il voulait la gommer. Cette timidité, cette image de garçon sage. Il voulait l’élever.  Cette voix fluette, cette maîtrise pointue du piano. Pour prendre sa fusée et chanter un titre comme “Rocketman“, Elton John a dû mouler sa prestance à travers ces impressionnantes fanfreluches. De son concert à Londres en 1973 pailleté de la tête aux pieds, en passant par une réplique de la statue de la Liberté jusqu’au costume d’Artagnan, chapeau plumé et cape comprise, la théâtralité du chanteur n’a jamais tari. Une personnalité impressionnante voire intimidante que son interprète pour le grand écran a dû lui aussi dompter: ” J’ai trouvé le fait d’incarner Elton John et ses costumes incroyablement libérateur“, explique Taron Egerton.

Mal dans sa peau, à l’aise dans ses costumes, un bref résumé. Pourtant, face un budget peu comparable à celui Bohemian Rapsodie, Julian Day n’a pu rendre de parfaites répliques. Mais les 88 costumes présents dans le film ne manquent pas de cohérence et prolongent l’esprit Elton John. Avec une créativité redoublée, Julian Day a tout simplement traduit l’idée d’une chanson à travers un costume. C’est le cas notamment pour la prestation de “Goodbye Yellow Brick Road“, en faisant  un clin d’oeil direct au Magicien d’Oz à travers un costume deux pièces rappelant la robe de Dorothy, des chaussures ruby comme celle de Judy Garland, le tout surmonté d’un magistral manteau en fausse fourrure symbolisant le Lion du conte. Un fin parallèle. Seule réplique du biopic et pas des moindres, l’uniforme de baseball en cristaux Swarovski porté par le chanteur en 1975 lors du show d’ouverture d’un match au Dodger Stadium de Los Angeles. Sublime, tout simplement.

Rocketman de Dexter Fletcher, sortie le 29 mai prochain