Alors que leur second album ASH vient de sortir et se propage dans le monde entier grâce à ses titres dansants et engagés. Les sœurs soleil d’Ibeyi deviennent les nouvelles égéries de Nike. Retour sur une success-story sans failles qui n’est pas prête de s’arrêter.

Ibeyi pour Modzik#53

La musique dans la peau

Au-delà de leur charisme électrique, les jumelles d’Ibeyi (Naomi et Lisa-Kaindé Diaz) ont du talent et de l’audace à revendre. La preuve en est avec leurs deux premiers albums studio – le premier sorti en 2015 sous le nom éponyme d’ “Ibeyi” et le deuxième “ASH“, dévoilé en septembre 2017. Un style qui percute, des voix qui s’entrelacent à merveille, une spontanéité revigorante et des inspirations éclectiques, voilà la clé de la réussite du groupe franco-cubain. Ajouter à cela des collaborations aux côtés de pointures de la musique dans “ASH” – dont le producteur Richard Russell, le saxophoniste Kamasi Washington, le musicien Chilly Gonzales, la chanteuse Me’shell Ndegeocello et la rappeuse espagnole La Mala – saupoudrer le tout de bienveillance et d’une vision plus engagée que le premier opus (la chanson no man is big enough for my arms est introduite avec le discours féministe de Michelle Obama lors d’un meeting en soutien à Hillary Clinton pendant les élections présidentielles américaines), vous obtiendrez un savant mélange des genres pour un album explosif qui cartonne en France comme à l’international. Même la pochette de l’album est passée entre les mains d’un génie créatif : JR. Du fond à la forme, les détails sont importants.

Il faut dire que les filles savent s’entourer et que le gratin de la musique a senti le potentiel rapidement. Le chanteur Prince est venu les écouter à un de leur concert à Minneapolis. Iggy Pop les adore et le fait savoir dans une émission diffusée sur la BBC et Adèle partage leur album “ASH” sur Twitter, le qualifiant de “stupéfiant”. L’année dernière, elles font même fait une apparition remarquée dans le film de l’album “Lemonade” de Beyoncé. Beaucoup de bonnes nouvelles pour les jeunes femmes franco-venezueliano-cubaines, bercées par la musique dès leur plus jeune âge. Filles du percussionniste de génie Anga Diaz, elles évoluent dans la musique depuis toujours, s’imprégnant de tous styles musicaux confondus.

À À seulement 22 ans, les jumelles entament leur 5e tournée américaine, jouent dans le monde entier et s’immiscent même dans le nouvel album du rappeur Orelsan La fête est finie pour la chanson “Notes pour trop tard”.

Le monde de la mode les adule

La mode aussi s’amourache des sœurs Diaz, même Karl Lagerfeld est tombé sous leur charme. En 2016, elles sont conviées par Chanel pour chanter lors du défilé de la collection croisière à la Havane, à Cuba. Une grande première pour la maison Française qui n’a pas pour habitude de s’exporter hors Hexagone, “Nous avons vraiment été honorées de se produire comme cela. On ne s’est même pas rendu compte de l’impact que cela avait sur les jeunes filles de Cuba (…). Les voir assister au show les yeux brillants, c’était vraiment touchant” confie Lisa-Kiandé pour le Modzik #53.

Récemment, Nike crée la surprise en désignant les jumelles, nouvelles égéries de la marque pour la campagne “The Force is Female”. Bras dessus, bras dessous (comme d’habitude), elles prennent la pause pour la nouvelle collection femme en Europe. Un choix logique pour Nike, qui depuis quelques années, prône des valeurs de diversité afin de mieux représenter toutes les femmes à travers le monde.