Derrière un sourire franc et une gentillesse
innée, Lisa Hannigan cache des notes et des mélodies pop folk qui fleurent bon
l’innocence des longues journées d’été. C’est pourtant sous un ciel pluvieux et
gris qui cadre mal avec sa musique, que cette irlandaise de passage à Paris
revient aujourd’hui avec son prochain album Passenger.

Propos recueillis pas Simon Clair


Sea sew, ton premier album, a était double platinum. Es-tu
sous pression maintenant ?

 Non, bizarrement pas vraiment. La chose la
plus importante pour moi c’est surtout de tourner et de faire des concerts un
peu partout dans le monde.

Comment s’est passé l’enregistrement de Passenger
?

 On a enregistré le premier disque en deux
semaines et celui là en seulement une semaine. A ce rythme, la prochaine fois,
ce sera en un week-end. La manière dont nous avons enregistré Passenger
était très spontanée, comme si on avait fait un concert pour un public de
micro. De toute façon, rester des jours en studio, ça n’a jamais était mon
truc.


Qu’est ce que tu écoutais pendant la
composition de Passenger ?

 J’essayais justement de ne rien écouter. Ca
arrive trop souvent d’écrire une chanson et que quand tu la joue à des amis,
ils te disent que ça sonne comme tel ou tel autre groupe, ce qui est vraiment
décevant. Cette fois-ci, je me suis donc interdite d’écouter quoi que ce soit.

 

Tu as tourné avec Vashti Bunyan et plein
d’autres musiciens pour célébrer la musique de Nick Drake, comment ça s’est
passé ?

Cette tournée était géniale. C’était comme une
colonie de vacances dédiée à la musique. Il y 
avait plein de musiciens différents tous réunis pour célébrer la musique
de Nick Drake et répondre à la même question : Comment faire pour
reprendre des morceaux si précieux sans les dénaturer ? Chacun y a apporté
sa réponse, parfois à travers des reprises très fidèles aux originaux et
parfois non. Personnellement, j’ai préféré en faire des versions totalement
différentes.


Qu’est ce que tu abordes
comme sujets dans ce nouveau disque ?

On veut toujours
transmettre la vérité de quelque chose car c’est le sentiment dans lequel les
gens se reconnaissent le plus, c’est universel. Parfois, c’est le simple
assemblage d’une mélodie et d’un accompagnement qui rende une chanson émouvante
et vraie. C’est ça la magie de la musique, une phrase banale bien mise en
musique peut devenir quelque chose de superbe et de très touchant.


Qu’aurais-tu fait si tu ne t’étais pas mise à
la musique ?

 Je pense que j’aurais tenu une librairie. L’un
des premiers endroits où je suis allé quand je suis arrivé à Paris est la
librairie Shakespeare & Co. On peut même dormir dedans lorsque l’on est un
poète anglais sans argent. C’est une très belle idée je trouve. J’aurais aimé
avoir une librairie un peu comme celle là mais avec peut être en plus un bar à
l’intérieur dans lequel on servirait du bon vin. J’aurais aimé l’avoir à Dublin
car même s’il y a déjà de superbes librairies là-bas, aucune n’est aussi
magique que Shakespeare & Co. Qui sait, peut être qu’un jour je le ferais
si on ne m’a pas piqué l’idée entre temps ? En tout cas, la littérature a
toujours beaucoup influencé ma musique, beaucoup plus que le cinéma par
exemple.

 

Tu as collaboré avec beaucoup de musiciens
comme Damien Rice, Herbie Hancock, the Frames ou Snow Patrol. As-tu peur d’être
toute seule ?

 (rires) Je ne peux
pas avoir peur de la solitude étant donné que ça fait déjà 5 semaines que je
vis à Paris sans connaître personne ! J’ai appris beaucoup de toutes ces
personnes et c’est pour ça que j’aime beaucoup collaborer avec d’autres
musiciens. Ils apprennent à mieux se connaître soi même.

 

LISA HANNIGAN

Passenger

(Pias
/ Musikvertrieb)

lisahannigan.ie/