On aurait très bien pu vous parler de gang de sept créateurs de la marque Vetements, de ce show théâtrale et engagé qui a bousculé les codes stricts de la semaine de la Mode parisienne.

On aurait pu évoquer la nouvelle garde-robe de Vêtements totalement anticonformiste, ultra-retravaillée et symbole d’un savoir-faire couture inégalé. On aurait aussi pu parler de cette fusion incroyable entre le luxe français et les cultures underground opérée par ces créateurs géniaux. On aurait pu partager nos impressions face à cette fameuse rose rouge qui invoquait un rendez-vous dans l’une des églises les plus glauques de la capitale. On aurait enfin pu dire qu’on est ressorti de ce défilé un trop « cool », peu trop brute,… Bref, on aurait pu consacrer cette revue au défilé Vêtements.

Mais, c’est du défilé du créateur Pascal Millet – celui qui habille Rihanna – dont on voudrait se souvenir. En effet, dans l’immense salle Melpomène, les mannequins se sont succédées sur du parquet impeccablement verni. Tout semblait être parfait. Du plafond aux peintures antiques au parterre occupé par un public pressé en passant par les matières nobles des vêtements.

Très « bourgeoise », la collection Pascal Millet de prêt-à-porter Automne/hiver 2016-2017 définit les contours d’une femme contemporaine davantage « rive gauche ». Pourtant, on décèle çà et là des détails qui viennent bousculer nos idées pré-conçues de la femme artisto-londonienne. On aime l’audace du créateur à travers les multiples déclinaisons de manteaux et la sublime réinterprétation de la pièce « jumpsuit ».

Très emblématique de la griffe française Pascal Millet, le jumpsuit signe la pièce phare de la saison prochaine : à manches, dos nu, bustier et surtout très long (car porté avec des escarpins très fins). Pascal Millet a su redonner ses lettres de noblesse à ce vêtement en jouant sur des effets asymétriques qui allongeaient considérablement la silhouette des mannequins. Très larges et légères, les pièces de ce vestiaire se conjuguent avec volumes et fluidité.

Dans cette collection de prêt-à-porter, on retrouvait des indices qui rappelaient le style Balenciaga, Alexander McQueen ou encore Carven : dans le raffinement des coupes, dans les clins d’oeil sexys, chics et absolument élégants… Quoi qu’il en soit après ce défilé merveilleux avec en fond un immense miroir vertical pour donner encore plus d’ampleur aux vêtements et accroître les effets de symétrie, impossible de ne pas rêver qu’un jour on portera nous aussi une de ces pièces !

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