C’est l’un des rendez-vous incontournables des festivals de l’été, en plein mois d’août à Saint-Malo, cette édition 2015 révélait son lot de jeunes formations et de groupes cultes. Petit récap’ de ce qu’il fallait retenir.

Vendredi

Alors que la météo capricieuse délocalisait les excellents forever pavot (l’un des meilleurs albums de cette année) de la plage de Bon Secours vers une salle de concert, on arrive sur le site (sous la pluie, voir la tempête donc) pour apprécier le show de Wand qui ouvre cette première journée. Abrasifs, jouissifs et psychés, les Californiens se targuent même d’une reprise de « The End » des Doors, l’exercice est difficile et le résultat s’en ressent, pas grave, le quatuor à l’air d’être là pour le fun. Dans le public, Ty Segal acquiesce. C’est ensuite au tour de Thurston Moore de monter sur la grande scène. L’homme fait figure de parrain de la soirée, parmi toutes ces jeunes formations. Aérienne et maitrisée, sa performance en groupe force le respect, avec en point d’orgue une version époustouflante de « Speak To The Wild » qui semble repousser l’accalmie  du ciel breton.

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Fuzz prend le relais avec un Ty Segal à la batterie ahurissant. Ça lorgne du côté du heavy de Black Sabbath et c’est tant mieux, les freaks californiens livrent un show massif grâce à leur musique intemporelle. Vient ensuite Algiers, attendu par beaucoup. Que dire, un soulman jammant avec Joy Division n’est pas toujours une chose très convaincante. Passons. Timber Timbre joue comme sur disque, propre donc mais livre un concert avec quand même quelques longueurs. Ratatat monte ensuite sur la grande scène. Egalement attendu par le public, on a pas tout compris. Le duo rejoue les grandes heures des sons de Windows 98 avec des projections vidéo de bébés qui s’entremêlent en 3D. Wokey. Pourquoi pas après tout. Rone conclut avec déception cette première soirée. En faisant le choix de livrer un set plus mainstream, sa musique perd de sa profondeur, dommage.

Samedi

Samedi, c’est avec encore les yeux qui piquent que l’on part se réveiller avec la surf pop de Only Real. C’est frais, ensoleillé et donc parfait pour entamer cette deuxième soirée. Les Espagnoles de Hinds restent dans cette ambiance estivale, on pense aux Vivian Girls avec leurs tubes garage et leur enthousiasme communicatif. En plus d’être plutôt mignonnes. Trêve de plaisanterie, on passe aux choses sérieuses : The Soft Moon joue sa cold wave au limite de l’indus sur la grande scène. Urgent et sombre, leur concert reste l’un des plus marquants de cette édition. Spectres ne fait pas non plus dans la dentelle, leur shoegaze noisy met tout le monde à terre. C’est ensuite au tour de Foals (remplaçant de Bjork). Des singles en pagaille, mais l’on reste dubitatif devant cette machine pop qui perd de son honnêteté au fur et à mesure du concert. On ne va pas se plaindre, ça ne pouvait pas être pire que Bjork. Daniel Avery, puis Lindstrom livrent des sets electro convaincants dans une ambiance somme toute hédoniste.

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Dimanche

Après avoir malheureusement loupé le concert de Jimmy Whispers sur la plage (on a craqué pour un plat de moules à la crème, un délice). On retourne au Fort Saint Père pour la soirée de clôture. Et ce sont les tant attendus Viet Cong qui nous remettent dans l’ambiance. Leur rock noise proche du math rock en déstabilise certains alors qu’elle prend aux tripes d’autres. Vient Savages, qui livre peut être LE meilleur concert de cette édition. Sexuelles, brutales et incarnées, les filles jouent fort, vite et bien. On attend avec impatience leur deuxième album prévu pour début 2016. on n’en attendait pas beaucoup de Ride, les réformations ayant toujours eu un caractère douteux. Et pourtant, la formation culte des nineties livre un l’un des meilleurs concerts de cette Route du Rock, et donne, au passage, une bonne leçon de shoegaze aux jeunes groupes. Dan Deacon livre comme à son habitude un show déglingué et foutraque et transforme la fosse en véritable fête. Juan Maclean prouve ensuite qu’ils sont la formation la plus dansante du label DFA. Jungle clôture le festival. Malheureusement, leur musique n’a pas l’envergure d’un festival.

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Une fois encore, la Route du Rock a trouvé l’équilibre entre jeunes formations et figures cultes de l’indie. Une bien belle édition, vivement l’année prochaine.

Un grand merci à toute l’équipe de la Route du Rock ainsi qu’à Stephane Gueguen pour les photos.

www.laroutedurock.com

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