Jusqu’au 20 juillet 2014, la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent permet au public français de découvrir les femmes Berbères du Maroc et leur rôle dans la survivance de la culture Amazigh (berbère), à travers une exposition inédite.

En 2010 déjà, Pierre Bergé publiait aux Éditions de la Martinière, Yves Saint Laurent une passion marocaine, un livre qui venait compléter l’exposition ‘Yves Saint Laurent et le Maroc’ se tenant au jardin Majorelle à Marrakech. Un lieu que le créateur et son mécène ont d’ailleurs acheté en 1989 le sauvant d’une destruction certaine. Et en 2011, trois ans après la mort de Yves Saint Laurent, le jardin accueille le musée Berbère, d’où sont issus la plupart des artefacts que l’on découvre aujourd’hui à l’occasion de la 21ième exposition de la fondation. “J’ai découvert Marrakech très tard et ça a été un choc extraordinaire. Surtout pour la couleur. Cette ville m’a amené la couleur…” confiait Yves Saint Laurent au magazine marocain l’économiste. Une inspiration qui a marqué l’esthétique du créateur qui a revisité dans ses collections le caftan, le sarouel et le tarbouch mais a aussi été à l’origine de son amour pour les couleurs vives qui continuent aujourd’hui encore d’habiller les collections de la Maison française, surtout dans le domaine de la beauté avec sa Spicy Collection, son vernis à ongle Majorelle ou encore sa crème pour la peau Or Rouge.

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Des couleurs chaudes que l’on retrouve à l’exposition ‘Femmes berbères du Maroc’ située sur l’avenue Marceau. C’est dans la pénombre que l’on découvre les différentes pièces aménagées par l’architecte et le scénographe Christophe Martin, l’homme derrière les agencements du Jardin Majorelle. Un tissu noir parsemé de leds vient assombrir les pièces tandis que sortent de haut-parleurs parfaitement dissimulés, le bruit de la nature et les zagharit des femmes rythmant les nuits étoilées berbères. Utilisant autant des supports multimédias que des objets artisanaux, l’exposition se divise en trois espaces et présentent autant des portraits de femmes berbères, que des objets et des pratiques quotidiennes. Mais ce sont surtout les parures et les costumes propres à chaque communauté berbère, qui ont retenus notre attention. On découvre derrière les vitrines sans traces l’origine des bijoux de corps et de têtes que les afficionados de la mode se remettent à porter. Du Rif au Sahara, des ornements conséquents parent le buste, les chevilles et recouvre le visage et les cheveux des femmes durant les grands rassemblements. « Si j’ai voulu qu’elle soit consacrée aux ‘femmes berbères’ c’est parce que l’essentiel des objets les concerne. C’est aussi à cause du rôle prépondérant qu’elles assurent dans la transmission de l’identité : la langue, les savoir-faire, l’éducation des enfants» explique Pierre Bergé. Un bel hommage rendu à la culture Amazigh, qui nous fait rêver d’un autre ciel.

Femmes Berbères du Maroc
Du 21 mars au 20 juillet

Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent 
5 avenue Marceau 75116 Paris