Acclamé à Los Angeles et San Francisco, en route pour les grandes capitales culturelles, Nouvelle vague a fait escale à Paris pour un soir au 104 avant de s’installer en 2012 dans un théâtre de la capitale. 
La dimension « spectraculaire » est provoquée par une collusion de talents: le groupe Nouvelle Vague, les « amazing front women » Mareva et Liset, Zula la danseuse des ombres, le guitar hero Cédric Leroux, Hugh Coltman… 

Modzik vous livre aujourd’hui une interview croisée de Jean Charles de Castelbajac et Marc Collin. 

Comment est née votre collaboration ? 
Marc Collin: C’est une invitation qu’on a reçu via un label nommé Dalbin. Il a eu l’idée de nous associer pour créer un spectacle à la Maison Des Arts (MAC) de Créteil. C’était en février 2010. 

Jean Charles de Castelbajac: C’est quelque chose qu’ils font tous les ans, faire naître de nouvelles collaborations. Il y a eu Sébastien Tellier avec Xavier veilhan, mais aussi Philippe Starck, avec Soundwalk

Marc Collin: Au final, je suis très content de ce projet. Pour moi, c’était l’occasion de donner un vrai virage artistique au projet Nouvelle vague, qui tourne depuis longtemps, mais au final c’est vrai que nous faisions la même chose. 

Jean Charles de Castelbajac: Pour moi, c’était le prétexte pour cristalliser ma passion pour la musique, que je pratique depuis toujours avec mon ami Malcom Mc Laren, et tous les groupes avec qui j’ai travaillé. 
Je voulais vraiment m’investir et faire un projet avec Marc, qui était non pas sur le glamour, mais plutôt sur le trouble et la sensualité. 
Je voulais quelque chose de très sombre, et avec Marc nous avons une passion commune pour des choses assez sombres, c’est là où on s’est trouvé. 

Combien de temps a duré la préparation de votre spectacle ? 
Marc Collin: ça s’est fait en deux étapes; il y a eu le spectacle Cérémony, qui finalement s’est fait assez rapidement. 
Puis ensuite, on s’est dit qu’on voulait continuer à travailler ensemble en gardant l’essentiel de ce spectacle, mais en le faisant voyager. On a donc décidé de faire une sorte de ” chapitre II ” qui s’appelle Dawn of Innocence. Il reprend les idées qu’on a mis en place pour Cérémony, c’est à dire de semer le trouble, le glamour, mais cette fois-ci, on a décidé de se focaliser sur quelque chose de plus musical. 

Vous connaissiez-vous avant votre collaboration ? 
Marc Collin: On s’est rencontré, 2 ou 3 fois auparavant. 
Mais c’est ça qui est intéressant, c’est qu’enfaite on côtoit plein de gens, mais on n’a pas forcément l’idée de se lier avec eux. 
C’est vrai que je n’aurais pas penser de moi même à faire un projet avec Jean Charles. Lui c’est un artiste contemporain, un fashion designer, moi je fais de la musique, donc honnêtement je n’y aurais pas pensé. Et c’est souvent des personnes extérieures qui y pensent à notre place. 
Jean Charles de Castelbajac: Je pense que c’est aussi le sens de cette époque, c’est à dire qu’il y a un décloisonnement de tout, il n’y a plus la mode, il n’y a plus la musique, vous vous êtes MODZIK, et c’est ce que j’aime. 

Connaissiez-vous le travail de l’autre avant votre collaboration ? 
Marc Collin: Oui bien sûr ! 
Jean Charles de Castelbajac: Il y a une interprétation d’une chanson qui m’a boulversé, qui est “Nigel“. J’ai toujours aimé les choses bizarres, les choses absurdes, qui dérangent, et nous avons ça en commun, cette curiosité. 

Jean Charles, on vous a aperçu au concert de LA FEMME à la Cigale, est-ce que vous pensez collaborer avec eux ? 
Marc Collin: On en a parlé ! 
Jean Charles de Castelbajac: J’en ai parlé à marc, parce que je trouve que le groupe, LA FEMME, a beaucoup de qualités. 
J’ai une petite anecdote à ce sujet, j’ai été l’un des premiers a les demander en amis surMyspace quand le groupe s’est fondé. L’autre jour, j’ai rencontré Marlon, l’un des membres du groupe, et il m’a dit ” Tu as été l’un des premiers à nous demander en amis sur Myspace ” . 
C’est vrai, et je n’ai pas été accepté tout de suite dailleurs, ça a mit deux jours (rires)
Pour moi, La femme, c’est un peu comme Dawn of innocence avec des bouts de ficelles. 
Ils sont tous en blancs, les cheveux décolorés, j’aime beaucoup ce côté “surf dark”. Ils ont vraiment du talent. 
J’ai bien aimé car la chanteuse m’a dit, “j’espère qu’on a fait peur“. Donc nous avons la même théorie, semer le trouble. 

Quels sont vos projets artistiques, respectifs ou communs, pour l’avenir ? 
Marc Collin: L’idée c’est de pouvoir montrer ce spectacle un peu partout dans le monde, c’est une idée qui me tient à coeur. 
J’aimerais que les gens qui sortent de nos concerts se disent “waouh ! On n’a pas vu qu’un simple concert de rock, mais un vrai spectacle !” 

Propos recueillis par Anaïs Ngbanzo 
© Photos: Domsecher