Modzik

Dans un monde aliéné en pleine dépression nerveuse, la petite équipe de Spleen Factory Magazine explore la beauté sépulcrale de la mélancolie couchée sur papier glacé. En un peu plus d’un an et trois numéros, ils portent le spleen au rang de muse et prennent le contre-pied d’une presse lissée aux calendriers fashion-week.

«Les artistes de partout dans le monde semblent avoir beaucoup de choses à dire sur la mélancolie. La mélancolie, la lenteur, la contemplation, sont les armes ultimes pour aller contre cet état d’urgence permanent qui est la société d’aujourd’hui. Elle est une rébellion.” Les paroles de Sylvain Claverson, fondateur du magazine, n’ont jamais résonnées aussi fort qu’aujourd’hui. Né à Berlin puis développé entre Paris et Amsterdam, Spleen Factory Magazine se veut pamphlet à l’attention des jeunesses romantiques par le prisme de l’art, de la culture, de la mode ou de la philosophie. Après avoir sorti un premier numéro sur le thème de l’ennui et un second sur celui de l’hystérie, le troisième (et dernier en date) volet se penche lui sur le vaste sujet de la fin du monde, un quasi-manifeste de 238 pages sans publicités (!) réalisé par Sylvain et son équipe où l’on retrouve au sommaire Tilda Swinton, Paul Laffoley, CocoRosie, Bruce LaBruce, Zola Jesus, Les Revenants, Jay-Jay Johanson et une poignée de jeunes photographes parisiens. Il en résulte un magazine à l’esthétique romantique assumée et d’une violence onirique à contempler sans œillères.