Après un premier album plébiscité et des tournées gargantuesques à travers le monde, Local Natives passe, haut la main, l’étape difficile du deuxième album. Plus mûr, plus libéré, le quintette devenu quartette pourrait bien rivaliser, maintenant, avec des cadors de la pop orchestrale, comme Grizzly Bear et The National. Rencontre avec Taylor Rice (guitare/chant) et Matt Frazier (batterie)…

[nivoslider id=”3220″] 

Comment décririez-vous cet album  ?

Taylor : Ce disque est plus profond, émotionnellement, je trouve. On a acquis en maturité. C’est un disque plus personnel, aussi. La tournée a influencé les textes. On a vécu tellement de moments extraordinaires. Voyager à travers le monde change ta perception. Cela a, aussi, renforcé nos relations, nous en sommes sortis plus forts.

 

Je me souviens que vous viviez tous dans la même maison à Silver Lake. C’est toujours le cas  ?

Taylor : Ce n’est plus le cas. Nous avons passé tellement de temps ensemble sur la route, que nous n’allions pas réaménager ensemble ! [Sourire] On vit toujours dans le même quartier, mais pas ensemble. On a construit notre propre studio, par contre. On y va, quasiment, tous les jours. Nous nous y sommes installés car nous avions des amis qui avaient une maison à côté.
Matt  : C’est un endroit plutôt agréable, situé à l’est de Los Angeles. C’est très artistique. Il y a pas mal de cafés, de restaurants, de parcs. Tout le monde est créatif là-bas  : on y croise des photographes, des stylistes, des musiciens, des cinéastes.

 

Votre ancien bassiste est parti après la dernière tournée. Vous voulez en parler  ?

Taylor : Il n’y a pas grand chose à dire. C’est triste, mais cela a été bénéfique pour nous.

 

Votre premier album a eu pas mal de succès. A-t-il été facile de composer celui-là  ?

Taylor : Oh oui, tellement ! [Rires] Non, nous avons vraiment voulu donner le meilleur de nous-mêmes, et donc cela nous a demandé beaucoup de travail. On a expérimenté pas mal. Mais, nous en sommes fiers  ! Nous avons ajouté plein de parties différentes, sans vraiment prendre en compte le fait de savoir si nous pouvions toutes les jouer en live ou pas.

 

Vous vous sentez proches d’autres groupes  ?

Taylor : Surtout, des groupes avec lesquels nous avons joué. Nous sommes très amis avec les mecs de The National, Arcade Fire, sans oublier un groupe de Los Angeles, Superhumanoids.

 

Qu’est-ce qui a changé dans votre vie personnelle, depuis votre premier album  ?

Taylor : Pas mal de choses… On a, enfin, réalisé notre rêve d’être dans un groupe. Nous avons, maintenant, l’opportunité de vivre de notre musique et de consacrer, entièrement, notre vie à cela. Et puis, nous ne vivons plus ensemble, nous vivons tous avec notre petite amie. Certains d’entre-nous vont se marier, d’autres devenir père. Nous avons grandi ensemble, voyagé ensemble, nous nous sentons plus solides, moins stressés aussi.

 

Que faites-vous, quand vous ne faites pas de musique  ?

Matt  : Nous sommes pas mal occupés, entre les tournées et l’enregistrement. Mais j’ai trouvé le temps de faire l’artwork de notre album. Nous passons beaucoup de temps chez nous, c’est tellement agréable, quand tu reviens de tournée. Même si pour nous, être sur scène, c’est comme une drogue. C’est addictif.

 

Quels sont vos derniers coups de cœur musicaux  ?

Taylor : Je réécoute pas mal Pink Moon de Nick Drake, en ce moment. Pendant l’enregistrement de Hummingbird, je n’arrivais pas à dormir un soir, trop excité par la journée. J’ai mis cet album, et cela m’a apaisé.
Matt  : J’adore le dernier Tame Impala. J’aimais bien le premier, mais celui-là va encore plus loin.

 

 

Local Natives, Hummingbird (Infectious/Pias)
www.thelocalnatives.com

 

Propos recueillis par Guillaume Cohonner
Crédits photos : Lara Giliberto


Remerciements : Lacoste Live, BWGH, Pepe Jeans, Club Monaco, Marc Deloche, Doc Martens, Julius, Topman, Emmanuelle Khanh, Converse, Monsieur Lacenaire, Acne, Repetto, Adidas Originals, Medwinds, Cotélac, Melinda Gloss, Asos Anekjendt.