Après une (trop) longue absence, BRMC est de retour sur scène, bientôt sur nos platines, mais surtout à la genèse d’un rock brut et sans concessions.

 

Ils ont choisi de commencer leur tournée à Paris, ils ont vraisemblablement eu raison : l’audience locale, pourtant peu réputée pour sa gratitude, a su se montrer étonnamment chaleureuse et démonstrative, et ce dès l’apparition du groupe – qui a d’ailleurs joué à guichets fermés.

Pas d’intro fastidieuse, on rentre directement dans le vif du sujet avec la très hymnique reprise de The Call « Let the day begin », premier single dévoilé de leur 7ème opus Specter at the feast (dans les bacs lundi). S’ensuivent deux autres morceaux tout aussi vigoureux du même album, la salle est déjà en ébullition.

Voix rugueuses, riffs nerveux, on retrouve ce son abrasif et saturé qui leur est propre : le trio distille tranquillement son rock sombre et gras, dont émanent à la fois puissance et sérénité. Délaissant quelque peu les années douces (on déplore une pénurie de titres issus de Howl ou encore Beat the devil’s tattoo) au profit d’un retour aux sources avec bon nombre de compositions tirées de son premier album éponyme, le groupe a délivré une setlist musclée avec le flegme et l’assurance d’un métronome.

Il nous a toutefois offert quelques accalmies, dispersant çà et là des balades langoureuses telles que « Returning » ou « Lullaby », toutes deux tirées de Specter at the feast, et l’on a même eu droit à une poignante version acoustique de « Howl » jouée par Robert Turner.

Nos trois californiens ne sont pas avares en mots pour remercier leur public, ils avaient vraiment l’air contents d’être là, et réciproquement au vu du nombre de slameurs qui sillonnaient la fosse.

On termine en douceur sur l’hypnotique « Lose yourself », ses nappes de guitare planantes transportent la foule, qui sort du Trianon grandie d’une grosse claque. Les membres du Black Rebel Motorcycle Club semblaient déterminés à assurer le retour en force du rock avec un grand R, mission qu’ils ont honorée haut la main. Deuxième date ce soir, même endroit, sold out.

 

Par Alice Jouchoux