Les créateurs sont légion, on connait vaguement leurs visages, leurs pattes même. Qu’en sera-t-il demain, leurs noms ne nous disent encore rien, mais d’ici peu certains d’entre eux feront les couvertures des plus grands magazines. Quoi ? Vous ne connaissiez pas Jacquemus il y a 5 ans ? Pourtant la marque vient de fêter ses 10 ans. Idem pour Alexandre Mattiussi avec sa griffe AMI. Levons le voile sur celles et ceux qui seront sur toutes les lèvres dans le monde de demain.

Les designers émergents du festival d’Hyères, qui font la mode d’aujourd’hui.

Chaque année, à la Villa Noailles dans le Var, a lieu le festival international de mode, de photographie et d’accessoires de mode ! Cette année, le rendez-vous était donné du 25 au 29 avril pour la 34ème édition.

Noelia Morales

C’est celle qui a remporté le Grand prix du jury accessoire de mode. Sa création ? Un soutien-gorge brillant de mille-feux pour habiller les femmes ayant eu une ablation du sein. Un projet qu’elle a nommé le « Mastectomy Patch » et qui fait écho à sa propre expérience. Un objet qu’elle a imaginé afin de représenter son parcours, de dire aux femmes avec humour, qu’elles peuvent continuer à flirter sans arrière pensée. Grâce à son bandeau serti de cristaux Swarovski, elle recouvre les femmes d’élégance tout en leur re-donnant confiance.

Dita Enikove

La jeune Lettonne a fait sensation avec sa collection : Evoiding the void (éviter le vide) qui rappelle fortement ses racines nordiques. Le concept ? Jouer de la diversité en utilisant des vêtements en tous genres, de toutes matières, en variant les techniques de manière totalement libre en puisant dans l’histoire et dans le contemporain. Ses inspirations, elle les a puisé directement dans ses souvenirs : de l’habit traditionnel du pêcheur, en passant par le costard oversize à col asymétrique, aux hoodies que l’on croise fréquemment dans la rue. Une alliance entre modernité, racines nordiques qu’elle raconte en balayant les clichés. Eviter le vide, c’est conserver son identité et sortir du vide intérieur.

La winneuse du Conseil des créateurs de mode américaine – CFDA Awards : Emily Adams

Aussi appelé “les Oscars de la mode”, le CFDA Fashion Awards a élu sa nouvelle créatrice émergente, Emily Adams, qui a lancé depuis 2016 sa ligne de Menswear : Bode. La lauréate du prix CFDA a transformé sa passion pour le vintage acquise auprès de ses soeurs et de sa mères, fidèles collectionneuses. Grâce aux tissus qu’elle utilise, elle confectionne ses créations patchwork uniques, des vêtements qui ont une histoire. La jeune new-yorkaise fait revivre de vieux vêtements en leurs donnant l’apparence de nouveaux. Entre durabilité et romantisme, histoire et innovation, la créatrice au coeur nostalgique a choisi de ne pas choisir.

Quand LVMH participe à mettre en lumière les nouveaux créateurs

Masayuki Ino

À l’occasion de la 5ème édition du Prix LVMH pour les jeunes créateurs de mode, c’est le japonais de 27 ans,  Masayuki Ino pour la marque Doublet qui a recueilli la reconnaissance de ses pairs ainsi que la coquette somme de 300 000 euros. Lui qui s’était lancé depuis moins de deux ans avant de se faire décerner le prix LVMH par l’actrice Emma Stone en personne se retrouve maintenant sur le devant de la scène grâce à son style streetwear chic et sophistiqué. Ce qui est le plus remarquable, c’est sa façon inédite d’aborder le merchandising : des t-shirts à réhydrater dans une boxes à noodles instantanées (celles où il faut verser de l’eau), il a aussi développé des cintres drapés de tissus à tremper afin qu’ils se déploient et deviennent à leur tour des t-shirts. Créatif, innovant, pertinent… À l’unanimité, Masayuki Ino est donc indéniablement l’un des futurs acteurs marquants du monde de la mode.

Mowalola Ogunlesi

La designer londonienne née au Nigéria a d’abord voulu opérer des gens avant de vouloir découper du textile. Plus jeune, elle s’imaginait chirurgienne plastique, pas très loin de son rêve elle se retrouve aujourd’hui à habiller Drake (rien que ça). Alors que le chanteur canadien a l’habitude des grands designers et des marques ultra réputées, il a finalement fait confiance à Mowalola en lui demandant de lui créer une veste à l’effigie de la bombe qui a fait rêver tous les hommes de sa génération: Halle Berry, mais pas n’importe laquelle, celle de 2002, qui jouait dans Die Another Day. Parce qu’elle n’habille pas que des stars, la styliste a d’abord voulu “célébrer l’homme noir africain à travers sa sexualité, sa culture et ses désirs” comme elle le raconte si bien dans sa bio. De quoi déshabiller les hommes de tous leurs tabous. Il ne serait donc pas rare de voir des mannequins vêtus de dentelle, avec leurs hanches apparentes, des pantalons tailles basses à la manière d’Alexander McQueen. Les femmes aussi sont à l’honneur, vêtements colorés, string apparents, rien ne semble freiner la provoquante Mowalola. Spotted : on a aussi vu Blood Orange dernièrement avec l’un de ses manteaux !