Alors que le divorce de Kim Gordon et de Thurston Moore mettait fin à tous nos espoirs d’amour éternel, on ne doutait pas que les autres membres tout aussi prolifiques de (feu ?) Sonic Youth n’allaient pas s’endormir sur leurs lauriers. Et surtout pas le très créatif guitariste Lee Ranaldo qui sort ici un album à son image : enthousiaste et apaisé. Entouré par ses amis Steve Shelley, Irwin Menken, Bob Bert (premier batteur de Sonic Youth), Nels Cline (Wilco), John Medeski aux claviers mais aussi Jim O’Rourke à la basse, l’homme retrouve sa liberté artistique. C’est en fait toute la vieille garde indie rock qui se dévoile sur cet album. Dès les premières notes de « Waiting On A Dream », Lee donne le ton : de sa voix parfois mélancolique, il entremêle les guitares pour tisser des pop songs électriques sans perdre son sens de la pop. Le single « Off The Wall » s’inscrit déjà comme l’une des meilleures compositions du New-Yorkais. Mais Lee Ranaldo excelle tout autant dans le folk à l’image de « Hammer Blows » qui fait résonner la pureté de Neil Young. « Fire Island (phases) » étonne avec son refrain à la sauce Beatles. À la fois dense, éclectique et décomplexé, Between The Times And The Tides dévoile un musicien au sommet de son art. GC

LEE RANALDO

Between The Times And The Tides 

(Matador/Beggars)