Photo est un groupe qui prend le temps de bien faire les choses. Réunis en 2009, les quatre compositeurs viennent à peine de dévoiler leur premier maxi Tied & Bound. Une attente qui valait le coup, tant la pop stratosphérique de Photo fait mouche, en témoigne l’entêtant single Atlanta. De passage dans nos locaux, le chanteur Antoine a répondu à nos questions.

 

Pourquoi avoir choisi le nom Photo ? Pas facile de remonter dans les moteurs de recherche…

J’ai proposé ce nom parce que je suis passionné par la photographie, ça fait partie intégrante de ma conception de la musique. Je suis très porté sur l’image, ce qui se ressent dans notre écriture, et l’idée était de définir un cadre vierge, une invitation à l’imagination.  A vous de choisir si c’est une photo de famille, d’enfance, de soirée…

 Tu parles du rapport à l’image. Quelle place Photo donne-t-il à l’esthétique ?

On est encore un jeune groupe et l’objectif est de maîtriser notre image. J’ai moi-même réalisé le clip et la pochette. Ça nous permet de garder le contrôle et de rester authentique.

En tant que réalisateur, peux-tu nous expliquer le clip de Atlanta. Qu’est ce qu’un cosmonaute vient faire au plein milieu d’une soirée ?

C’est une histoire assez libre d’interprétation. C’est le parcours d’un cosmonaute en mal d’évasion. Tous les invités de la soirée sont déguisés, mais lui, il veut vraiment s’envoler. Alors il s’échappe, traverse la forêt puis le désert, qui devient la lune où il meurt. La fin, dans le studio, est le délire fantasmagorique qu’il se fait au moment de sa mort. On voulait vraiment montrer ce sentiment de frustration, cette envie de voyage. Atlanta est d’ailleurs une référence à « Atlantis », la mystérieuse cité des rêves.

 Vous mettez assez en avant l’importance des textes, pourquoi avoir choisi l’anglais ?

L’anglais correspond plus à un univers musical et esthétique qui me touche. J’écoute assez peu de musique française et la manière de mixer les titres français ne me correspond pas : je suis pudique et cela me gênerait que ma voix soit mise en avant. Et il faut bien dire que le français est beaucoup plus dur à chanter.

Pourquoi avoir attendu plus de quatre ans pour sortir votre premier maxi ?

On est assez critique par rapport à notre musique. On a préféré prendre le temps d’avoir un résultat à la hauteur de nos exigences avant de sortir notre maxi. L’objectif, c’était aussi d’avoir un EP qui donnerait la couleur de l’album à venir, donc il fallait être sûr de notre coup.

Une date pour l’album ?

Non, rien de précis. Ca se fera avec notre label Sober & Gentle, mais pour le reste de l’équipe, on n’a pas encore de noms.

3 groupes fétiches?

En ce qui me concerne, je dirais Talking Heads, Arcade Fire et Radiohead.

Tu sors d’un shooting pour Modzik. Photo, c’est un groupe mode ?

On n’a pas encore trouvé la formule magique sur scène, le détail qui nous caractériserait. Pour l’instant, on a juste réussi à se mettre d’accord sur une idée générale : ils s’habillent tous comme moi (rires). J’aime bien m’habiller, le problème c’est que je ne m’y connais pas assez pour trouver  de bonnes idées avec mon budget.  On pense souvent que les artistes sont des gens stylés, mais ils passent la moitié du temps à travailler dans une chambre habillés comme des ploucs.

Un mot pour les lecteurs qui ne connaissent pas Photo ?

C’est dommage de ne pas connaître Photo. On a mis beaucoup de nous dans ce projet. Que vous aimiez ou non, jetez une oreille sur notre musique.

Tied & Bound – Sober & Gentle

http://www.photo-music.com

 

Propos recueillis par Max Beucher

Crédits :
Production : Marion Bungert

Réalisation-montage : Guillaume Temps
Graphisme : Clémence Gouyon
Stylisme : Théo, Augustin, Pascal, Antoine, Kévin : jeans Sojean.com / Flore : chemise Lee

Remerciements :
Sober & Gentle, le Divan du Monde