On a assisté à son défilé lors de la saison Automne/Hiver 2016-2017 de la Fashion Week parisienne et elle nous a fascinés. Wanda Nylon fait partie de ces jeunes talents créatifs qui incarnent la nouvelle génération, ses rêves, ses ambitions et ses anti-codes…

Cette année, dans le cadre de la collaboration Fashion Soundtrack au Red Bull Studios Paris, Wanda Nylon a travaillé au Red Bull Studio Paris avec la productrice rRoxymore. Lors de son dernier défilé, la jeune créatrice que Kim Kardashian et Rihanna s’arrachent a fait sensation en présentant sas collection féminine un peu trashy/weird sur la bande son de la DJ berlinoise. Rencontre avec Wanda Nylon.

Pourquoi vous cachez-vous derrière  un pseudonyme ?

C’est un peu trop classique à mon goût et un peu prétentieux de donner son nom à une marque. Je pense que si on fait bien son travail, personne n’a besoin de savoir qui se cache derrière… Mais ça c’est peut être un peu naïf de ma part.

Que signifie Wanda Nylon ?

Depuis mon plus jeune âge, j’aime la structure des noms du crazy horse ou même des pseudos sur les sites fétichistes. J’ai donc construit un nom avec un prénom reprenant mes origines polonaises et un deuxième mot suggérant ma passion pour les matières techniques.

Présentez-nous votre dernière collection de prêt-à-porter ?

C’est une collection forte, s’adressant à une femme libre et déterminée. Il y a bien évidemment du vinyl et des matières techniques mais ces dernières sont mixées avec des matières plus nobles comme du cachemire double face par exemple. J’ai essayé de détourner des matières haut de gamme comme de la soie par exemple et des matières plus ludiques comme la fausse fourrure. Pour la première fois, j’ai également utilisé du cuir pour faire des manteaux, des pantalons de bikers, des foulards imprimés bandana sur de l’agneau plongé…

Selon vous, quelle est la pièce phare de cette collection ?

J’ai un petit coup de cœur pour les pièces en lurex cette saison….

Quel est le vêtement qui reflète le mieux votre personnalité ?

Ma personnalité est plus complexe qu’un vêtement, je m’habille en fonction de mon humeur,  voire de mon état de fatigue, j’aime l’idée de pouvoir changer selon mon état d’esprit. Maquillée ou naturelle, apprêtée ou spontanée. C’est au vêtement de s’adapter à moi, pas le contraire.

Pourquoi  la musique est si importante lors d’un défilé ?

C’est primordial, lorsqu’on écoute de la musique on imagine tout de suite la tenue de ceux qui l’écoutent, par exemple les fans de hard rock , la techno, le hip hop…. Toutes ces musiques reflètent un mode de vie et des codes esthétiques. Pour Wanda Nylon il me semblait impératif de définir cette esthétique par la musique. C’est tout l’exercice d’un défilé, c’est pour cette raison que je ne me contente pas de shooter un look book.Rxoxymore&WandaaNylon-009

Comment s’est passée votre première rencontre avec DJ rRrxoymore ?

Tout en douceur, nous avons pris le temps de parler pour nous découvrir un peu. J’ai était très impressionnée par sa curiosité et sa capacité d’écoute. C’était assez difficile pour moi de mettre des mots sur une intention musicale, c’est un exercice que je n’avais jamais fait. Je me suis surprise à manquer de vocabulaire pour décrire la musique. Je m’exprime avec des vêtements et c’est une démarche bien différente.

Qui est la femme Wanda Nylon ?

C’est une femme avec laquelle on rêve d’être amie ou petite amie. C’est une femme qui achète des vêtements grâce au fruit de son travail, elle est libre et se fiche totalement des diktats imposés. J’aime imaginer qu’elle s’habille pour elle, pas pour plaire aux garçons.

Qu’écoute-t-elle dans son Ipod ?

De tout puisqu’elle est singulière.

En quoi Hermione incarne-t-elle la femme Wanda Nylon stylistiquement et musicalement ?

Créative et talentueuse. Si toutes les femmes qui portent mes vêtements pouvaient être comme elle je serai la plus heureuse du monde.

Racontez-nous un de vos plus beaux souvenirs pendant votre expérience avec l’équipe du Festival de Hyères ?

Nous avons eu une année magique! L’année où Jean-Paul Lespanard a gagné, c’était beau d’amour et de partage. Il y avait cette année là une alchimie très particulière  entre tous les compétiteurs, nous sommes tous devenus amis, lors de l’annonce des résultats c’était tragique car j’aurais vraiment aimé tous les voir gagner.

Vous sentez-vous Parisienne ou … ?

Oui bien sûr !

Comment Anthony Vaccarello vous a-t-il poussée à réaliser votre rêve ?

Personne ne m’a poussée, je prends mes décisions seule, je sais de quoi j’ai envie et comment je dois l’exprimer, je travaille pour.

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?

Travailler, créer et développer ma marque, je développe une sorte d’addiction à la création : je veux faire plus chaque jour….

Pourquoi avoir choisi de clôturer votre défilé sur le classique de Daniel Miller (The Normal) “Warm Leatherette” ?

C’est le morceau que tout le studio a écouté en boucle cette saison, il me semblait cohérent de terminer avec.

Crédit photos : Philippe Levy

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