Avant d’être créatrice, June était mannequin en Chine, près de Shanghai, où elle a grandi. Depuis, sa famille s’est installée à Paris en 2001, où elle a monté sa marque de prêt-à-porter éponyme. Avec un design contemporain et un style effortless chère aux Parisiennes comme aux femmes cosmopolites et urbaines, le prêt-à-porter signé June Bo est sous le signe de l’empowerment. Rencontre avec la créatrice de cette marque en pleine éclosion.

Quels ont été tes premiers pas dans la mode ?
June Bo : Toute ma famille à Paris travaille dans la mode et j’officie en tant que styliste pour plusieurs marques appartenant à ma famille. Ce sont donc mes proches qui m’ont donné envie de me lancer dans la création. Mais j’ai également d’autres influences, plus classiques, comme Vera Wang.

Paris et Shanghai sont des melting-pots culturels considérables. Comment l’esthétique de chaque ville intervient dans tes créations ?
JB : Paris et Shanghai sont très différentes. Paris est une ville classique, romantique tandis que Shanghai est pleine de possibilités et de défis. Mais j’aime évoluer entre ces deux villes : mon atelier est à Paris et nous fabriquons nos produits à Hangzhou, en Chine, avec les meilleures soies du pays. Nous utilisons aussi du coton et de la laine du Japon et des polyesters et des dentelles d’Italie.

La mode se veut plus mixte et plus démocratique que jamais. Est-ce que cela influence tes créations ?
JB : C’est un moment fascinant pour les jeunes créateurs. Les barrières d’entrées du marché ne sont plus les mêmes. Aujourd’hui, notre discours doit se construire autour d’éléments sociétaux et commerciaux bien définis. On ne peut pas envisager une cible globale mais une niche limitée. Les choix se multiplient et c’est le client qui choisit parmi une multitude de propositions hétérogènes. Ainsi la mode est de plus en plus variée et à l’écoute des besoins réels des gens qui l’aiment et la soutiennent. Ça peut donner des propositions plus mixtes ou unisexes car la demande existe. En ce qui me concerne, je crois toujours à une féminité assumée, même si on aime jouer avec des codes stylistiques masculins.

Parle-nous de ta collection printemps-été 2017…
JB : Nous sommes partis de l’idée de la silhouette en mouvement. Les matières et les volumes déconstruits viennent travailler la notion d’instant présent. Je voulais capturer le mouvement et l’enfermer dans une allure et un geste très féminin avec des popelines et des soies qui donnent un rendu de confort et de fraîcheur très estivale. Une série de robes asymétriques en crêpe de chine, mes préférées parmi la collection, correspondent parfaitement à ces idées.

Comment aimerais-tu que ton style évolue ?
JB : Je voudrais rester en accord avec la femme contemporaine, donc être toujours en évolution. C’est une femme qui travaille, qui a une mission et un rôle essentiel dans la société et qui participe activement à son amélioration. June Bo représente cette femme-là.

Quelle est la prochaine étape concernant le développement de la marque ?
JB : Notre première boutique va ouvrir en Chine et nous cherchons actuellement des locaux pour une deuxième boutique à Paris.

June Bo en trois mots ?
JB : Élégant, urbain et classe.

Mannequin Rachel Thomas @ Oui Management
Photographe Justino Esteves
Styliste Glen Mban
Maquillage Ludovic Cadeo
Cheveux Anais Lucas Sebagh
Remerciements Jesus Ruiz Diez