Audace et ambition. Ce sont les maîtres-mots d’Ylan Dahan, jeune entrepreneur. Du haut de ses 23 ans, le lyonnais est aujourd’hui à la tête d’une nouvelle marque de maroquinerie. Plus connue sous le nom de Le Feuillet, elle propose des pochettes à main tendances, rappelant néanmoins le savoir-faire cher à la maroquinerie française. A mi chemin entre urbanité et élégance, ces accessoires 100% cuir, subliment une tenue et apportent une nouvelle manière de porter l’essentiel avec style et aisance. Savant mélange entre artisanat traditionnel et avant-gardiste, la griffe procure une touche de modernité à la maroquinerie made in France. Retour sur le parcours et les ambitions d’un jeune créateur qui a commencé « au culot » et sur l’avenir d’une marque, qui se fraye petit à petit, un chemin dans le vaste univers du cuir. 

Pourquoi le nom : Le Feuillet ?  Au début le projet a commencé autour d’un portefeuille. Donc pour la feuille de cuir. C’est un nom qui évoque l’élégance à la française.

Depuis quand es tu attiré par la mode/la création et quand t’es tu lancé dedans ?Depuis tout petit. J’ai toujours pris soin de bien m’habiller. Plus jeune je customisais des vêtements et j’avais des accessoires plutôt fun. Je m’intéresse aussi au design objet et à l’architecture depuis longtemps. Je me suis lancé dans la création il y a deux ans. Je ne trouvais pas de petit portefeuille tenant dans une poche de jean sur le marché. Alors je me suis dit « je vais le faire moi-même ». Je l’ai dessiné et comme les fabricants et artisans de la région étaient inaccessibles financièrement, je me suis mis à la couture. J’ai tout appris sur le tas.

Toute l’aventure s’est faite au culot : je suis allé à la rencontre des maroquiniers de la région, j’ai proposé mon aide, demandé des conseils, je les ai regardés travailler… J’ai ensuite construit un atelier dans mon appartement et là sont nés les premiers prototypes ! Mes amies m’ont demandé de leur dessiner des sacs à main. Tout en gardant l’idée Le Feuillet en tête, qui possède à mes yeux une image et un concept fort, j’ai lancé en parallèle : Le Cabas. Cette marque féminine c’est plus une plus opportunité qui s’est présentée à moi. Je crée les sacs sur demande. C’est un projet à part. J’ai donc continué a dessiner des pochettes avec toujours cette envie de créer des accessoires à la fois élégants, fonctionnels, de qualité, design et faisant écho au savoir faire artisanal français.

Comment tu décris en 3 MOTS Le Feuillet ?

Bien pensé.

Qualité.

Elégance et je rajouterais même : intemporel.

Comment tu travailles ? Le prototypage se fait dans mon atelier, avec mes outils, mon cuir, mes inspirations. J’ai la chance d’être entouré de plein de potes hyper créatifs. Ils m’aident au quotidien et m’influencent avec leurs idées. Mes produits sont ensuite fabriqués à la main par des artisans du luxe dans la région de Lyon.

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Dans l’atelier … 

Quelle est ta marque de fabrique ? Porter l’essentiel avec aisance. La anse sur la pochette propose une nouvelle manière de porter un produit de bonne manufacture.

Pourquoi une pochette à main ? La pochette à main part d’un besoin personnel, tout en gardant bien-sûr, l’objectif de monter une marque de maroquinerie. J’ai réalisé dans le métro en allant en cours, que je n’avais pas besoin de sac à dos mais juste d’une pochette. Un accessoire simple et utile pour ranger mon ordi, trois feuilles et un stylo.

Comment vivre quand on est jeune créateur ? Comment communiquer ? Se développer quand on se lance dans la création, c’est savoir utiliser la moindre opportunité, la moindre rencontre. C’est se débrouiller seul et surtout ne pas hésiter à y aller au culot. Il est important aussi de se créer un réseau et l’entretenir. De garder chaque conseil en mémoire et bien sûr d’être présent sur un maximum de salons. Je communique via les réseaux sociaux. Surtout sur Instagram. C’est gratuit et instantané.

De quelles marques tu t’inspires ? La pochette à main est un accessoire simple, qui sublime une tenue. Je m’inspire donc plus du prêt-à-porter. Mes références : ACNE, APC, Etudes.

Quels arts t’inspirent ? L’architecture à fond. Et le design objet. Un grand designer que j’admire et qui m’influence : Dieter Rams. Il a, à mes yeux, révolutionné le design industriel. Sa devise : « less but better » est aussi la mienne. 10 règles font un bon design. En gros, c’est réaliser un produit simple, fonctionnel, compréhensif, éco-responsable et esthétique. D’autres sources d’inspi’ ? La musique Valentine Stip : un son d’ambiance, posé qui fait voyager. Et mes potes.

Vous allez présenter la marque sur un salon pendant la Fashion-Week de juin, tu n’as pas peur d’être « noyé » au milieu de toutes les présentations et les défilés qui auront lieu en seulement quelques jours ? On ne veut pas se fondre dans le brouhaha des présentations des grandes maisons de couture, mais être présents sur les salons. Présenter la marque devant les acheteurs internationaux, qui se déplaceront dans la capitale de la mode pour l’événement. Il y a donc un gros travail à faire en amont pour ne pas passer inaperçu : travailler avec le New Black et inviter le plus d’acheteurs potentiels à découvrir la marque sur un showroom en ligne, avant de les inviter sur le salon.

Si les pochettes à main devaient accessoiriser un défilé de la FW de juin ? ACNE ou Etudes Studio. Ils ont le vent en poupe.

Quelle serait LA collaboration dont tu rêves ? Etudes ce serait dingue. ACNE ce serait fou. Haha. Ce sont vraiment mes deux grosses références en matière de mode. Ils ont leur propre univers que j’adore. Un monde à la fois fort et décalé, que j’essaie d’ailleurs de recréer pour Le Feuillet.

Une égérie représenter le Feuillet ? Vincent Cassel sans hésiter. C’est un acteur français authentique et classe, mais qui a ce petit côté urbain. Et surtout : il a une gueule ! Une femme ? Jeanne Damas, elle a aussi inspiré Jacquemus.

Tes projets ? L’objectif de la marque est d’être commercialisée le plus tôt possible à l’international. L’idée c’est de promouvoir le savoir-faire français à l’étranger. Je voudrais également que Le Feuillet soit présenté dans les plus beaux magasins du monde entier. Si j’avais un rêve ? Avoir les moyens de développer tous les produits que j’ai en tête et collaborer avec les plus grands designers. Je pense à Starck. Rien que pour sa renommée et son côté touche à tout.

Tes 3 designers préférés ?

Dieter Rams.

Un couple d’architecte des années 60 nommé Eames.

Starck.

Comment tu te vois dans 10 ans ? Toujours à la tête de la marque. Je voudrais ouvrir un magasin Le Feuillet à Londres, Paris, Tokyo et New-York.

Le son à fond dans ton I.Pod ? Arrested development – everyday people. Un groupe de hiphop un peu funk qui donne la pêche.

Le dernier film vu et aimé ? Memento de Christopher Nolan. Un film sur la mémoire.

Ta tenue fétiche ? Un jean brut, un tee-shirt blanc, des tennis. Et bien sûr une pochette Le Feuillet.

Que trouve-t-on dans ta pochette à main ? Mon ordinateur portable, mes cartes de visites, un calepin avec des chutes de cuir et mon petit portemonnaie.

Tes lieux préférés à Paris ? Le Marais, le canal Saint-Martin, la rue Montorgueil et faire un tour aux Musées d’Arts Décoratifs et d’Architecture.

Modzik ça t’évoque quoi ? Un magazine dans l’ère du temps. Modzik a su trouver l’équilibre entre la mode et la musique : deux univers qui convergent et qui sont complémentaires. Aujourd’hui de plus en plus en plus d’ailleurs.

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Retrouvez les créations d’Ylan sur : 

LE FEUILLET 

LE CABAS

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