Partir à la conquête de l’ouest et séduire les américains ! C’est le pari fou mais ambitieux que s’est lancé Le Slip français. Ce défi, plus connu sous le doux nom de : Very Love Trip a pour mission de financer la traversée des Etats-Unis. A la clé ? L’ouverture d’une pop-up store à Los Angeles et la fin heureuse d’une histoire d’amour virtuelle entre Léo & Sherry sous le soleil de Californie. (Ces deux mannequins vitrines en tête d’affiche de cette nouvelle campagne ont malheureusement été séparés à la suite de Fashion-Week…)

Maitre dans l’art du teasing et du marketing, le fondateur de la marque Guillaume Gibault, n’en est pas à son coup d’essai. L’équipe du slip semble avoir le buzz dans la peau et communique depuis sa création en 2011 essentiellement via des histoires et messages décalés. Aujourd’hui la marque de sous-vêtement certifiée « made in France » tente sa chance Outre-Atlantique, en sortant une fois de plus son plus bel atout : la carte de l’humour. Retour sur l’itinéraire et les ambitions d’un jeune entrepreneur.

Pourquoi avoir choisi un produit tel que le sous-vêtement masculin ?

Tout est parti d’une blague autour d’un verre entre copains.

J’ai toujours eu pour projet de monter mon entreprise. Diplômé d’HEC, je travaillais chez Bio c’ Bon et cherchais un secteur peu compliqué pour me lancer et surtout dans lequel je pouvais démarrer avec peu de moyens. Les vêtements font partie d’un univers plutôt facile pour les débutants, mais il fallait trouver un produit peu exploité et original. En discutant avec mes potes j’ai évoqué l’idée du slip.

Persuadé que les plus grandes marques comme Hermès ou Louis Vuitton jouent beaucoup sur les valeurs de savoir-faire artisanal, je suis parti sur un délire de « made in France », et là j’ai dit : « Si je lance un slip français, je suis sûr que ça marchera ! »

Vous misez beaucoup sur le made in France ?

Oui c’est un des éléments importants de l’image de la marque, mais ce n’est pas le seul. Le slip joue également beaucoup sur le côté moderne et décalé, ainsi que sur la communication via les réseaux sociaux et les collaborations (Claudie-Pierlot, Princesse Tam-Tam, Aigle...)

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Pourquoi communiquer essentiellement sur les réseaux sociaux ?

C’est gratuit, instantané et on vit dans une société très connectée. Pour éviter la lassitude des internautes, on invente régulièrement de nouvelles histoires. Donc ça marche forcément très bien.

Vous avez pensé à des méthodes de communications plus classiques ?

Pour l’instant nous n’avons pas le budget pour mais ça viendra sans doute quand la boite sera plus grosse.

J’ai pour projet de faire une campagne d’affichage dans le métro. Mais le but est de toujours garder le côté décalé qui fait partie de l’ADN du Slip français.

Comment vous imaginez toutes ces histoires, ces teasers ?

Nous sommes très connectés sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter et Instagram. Je reçois aussi des alertes sur internet. Quand quelqu’un entre le mot « slip », je le vois passer. Même à l’autre bout du monde. Nous sommes toujours à l’affut d’idées et suivons bien-sûr l’actualité de très près. C’est d’ailleurs ce qui nous a permis de détourner la nuit des Oscars en customisant le slip du maître de cérémonie Patrick Niel Harris.

Comment est née la story telling Very Love Trip ?

Je souhaitais faire quelque chose sur Kickstarter depuis déjà deux ans. Il y a des boites qui cartonnent grâce à ce concept. Il fallait juste trouver LE projet ! Après réflexion avec l’équipe nous avons décidé de raconter une histoire d’amour un peu rigolote pour commencer à faire connaître la marque aux Etats-Unis. En lançant une opération de crowdfunding, l’idée était de récolter des fonds pour financer la traversée du pays, développer Le Slip français Outre-Atlantique et avoir le temps de faire plein de conneries sur place avant d’ouvrir une boutique éphémère à Los Angeles. Aujourd’hui nous en sommes à plus de la moitié des fonds. C’est décidé, nous partons à la fin de la semaine !

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Léo & Sherry 

Pourquoi LA ?

Pour la conquête de l’Ouest ! Los Angeles c’est Hollywood, le soleil, les stars. C’est le cliché du rêve américain.

Et le mannequin américain vient de Californie, alors retour aux sources !

Quelles sont vos inspirations ?

Je regarde d’abord les enseignes de luxe comme Vuitton ou Hermès. De vraies réussites internationales. Dans mon cercle j’aime beaucoup Jacquemus et les jeunes griffes de vêtements pour hommes comme Homecore. C’est une nouvelle marque mortelle. Je m’inspire aussi de Centre Commercial et French Trotter. Quand j’y fait un tour je trouve toujours une idée.

Et je lis tous les magazines de mode féminins ! Mon préféré c’est Grazia. Sans hésiter. A chaque fois je découvre quelque chose.

Plus beau souvenir ?

Un rendez-vous avec Agnès B. Elle avait dessiné un slip. Comme c’était juste après le lancement de la marque je ne connaissais rien donc j’étais encore plus impressionné. Quand je suis passé sur le plateau du Grand Journal il y dix jours pour Very Love Trip. D’ailleurs j’ai bien flippé. Et évidemment, toutes les campagnes de buzz qui marchent bien ! C’est toujours une belle réussite.

La collaboration « rêvée » ?

Jacquemus. Je trouverais ça mortel. Sinon Kitsuné et nous sommes en train d’essayer de contacter Lacoste et le Coq Sportif. Ce sont deux marques qui rentreraient bien dans le thème.

Quelle célébrité pour représenter la marque ?

Jean Dujardin. Sans hésitation. On a réussi à l’avoir en photo avec le bonnet « bouge ton pompon » pour le Téléthon. Un énorme buzz. D’ailleurs le cliché vient d’être détrôné par la photo de Neil Patrick Harris. Le slip des Oscars a donc dépassé notre « record de likes » qui était à 1600.

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Jean Dujardin à l’occasion de la campagne Bouge ton pompon 

La musique du moment ?

J’écoute deux sons à fond : « Wild Child » signé Pillow Talk et « Red meat » d’Otis Taylor.

Un vêtement fétiche ?

Le slip c’est trop facile comme réponse ?

Le dernier film vu :

The Grand Budapest Hôtel de Wes Anderson.

Des projets après Very Love Trip ?

S’exporter à l’international. Nous ouvrons déjà une boutique à Hong-Kong, j’espère bientôt au Japon, à Los Angeles et une deuxième à Paris.

Après Le Marais, Le Slip français devrait débarquer vers Abbesses. Nous avançons bien. C’est trop cool. Surtout quand on sait que tout part d’un délire entre copains.

Comment vous voyez-vous dans 10 ans ?

Je serai vieux ! J’aurai 39 ans ! Haha ! Si la boite existe toujours, j’espère que nous serons 200 personnes et que le slip sera implanté dans 20 pays.

Nous voudrions arriver à nous intégrer dans d’autres plans. Au delà de la vente de produits. Nous avons pour projet de donner à la marque une véritable identité musicale. Un peu comme Kistuné mais d’autre l’autre sens. Kistuné est un label de musique qui s’est lancé dans la mode et nous une marque de vêtement qui voudrait sortir une playlist.

Avoir des partenariats cools avec des artistes, des labels… cela fait également partie de nos ambitions. Sans s’inventer dénicheur de talents du jour au lendemain non plus. Nous pensons aussi à créer une espèce de petite écurie Le Slip français et sponsoriser des événements, des concerts, et pourquoi pas à terme devenir balaise en musique. Dans ce thème il est déjà question d’être partenaire du festival We love green.

Cela n’a rien à voir, mais nous avons une idée de café. Toujours à l’image de Kistuné, mais plus cosy. Moins branché. Comme une petite boulangerie, avec des madeleines. C’est sympa pour une marque de sortir de son territoire.

Mais quoi qu’il arrive, j’espère être toujours aussi heureux dans mon job.

Pour aider Léo à retrouver sa Sherry : GO 

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