Empruntant son nom à un quartier de san Francisco, le trio haight-ashbury vient pourtant de glasgow. avec leur musique sixties à souhait et leur attitude d’indie kids des 90’s, leur deuxième album est l’une des belles découvertes de ce printemps. Au lendemain de leur concert parisien, Jennifer et scott nous en disent un peu plus.

Vous venez de Glasgow, une ville avec un passé historique très fort…

Tout le monde fait de la musique à Glasgow, tout le monde fait partie d’un groupe. Un des groupes folk rock les plus cultes que nous ayons, c’est The Vaselines. On a eu la chance de tourner avec eux l’année dernière ! On est devenus amis. Mais on n’a pas l’impression que d’autres groupes font la musique que l’on fait. Beaucoup de gens font du pub rock, de la musique traditionnelle.

Votre patronyme vient d’un quartier de San Fran- cisco, fief des hippies durant les sixties. C’est une période musicale qui vous fascine ?

Scott a voyagé là bas il y a quelques années, ça l’a profondément marqué, autant musicalement qu’en matière de style. On a débuté l’aventure peu après son retour et on s’est rendu compte que c’était l’image du groupe que nous voulions : des t-shirts psyché, des titres psyché… (rires). On a commencé à jouer des titres plus longs. Alors qu’au début, on ne faisait que des reprises. On a appris surtout en live :la scène nous a permis de voir comment les titres marchaient.

On vous définit comme une version psychédélique du groupe ABBA. Vous vous voyez comme ça ?

C’est drôle ! (rires) On a fait une interview radio et le journaliste a sorti ça ! Ça nous convient, ABBA n’était pas un mauvais groupe. On est influencés par des groupes comme Mamas & Papas, surtout pour les chœurs, les Beach Boys, des guitaristes de blues aussi, Nirvana… On aime se plonger dans le passé. On adore Mazzy Star aussi.

Et que pensez-vous des groupes garage west coast du moment comme Dum Dum Girls, Best Coast ?

Jennifer : On ne sent pas vraiment proches de ces groupes, même si on nous a beaucoup comparé à eux. Surtout parce que ce sont des filles qui font du rock ! Mais je ne pense pas que ce soit un vrai mouvement musical. On ne se voit pas comme un groupe de revival sixties car nous intégrons des éléments du passé également.

Vous pouvez nous parler de la chanson Sophomore qui figure sur notre sampler ?

On l’a écrite assez vite finalement. C’est même la première qu’on a écrite pour cet album. C’est une chanson assez simple… Un single, quoi ! (rires) Le clip était assez drôle à faire aussi.

Vous aimez être en tournée ?

On adore ça, même si parfois, on doit faire de la route toute la nuit. Ça n’a pas d’importance d’avoir des moments difficiles parce qu’on s’éclate à jouer sur scène. Et puis chaque jour est différent en tournée. Nous sommes tellement proches que ça se passe bien, même quand nous retournons à Glasgow, on se voit tous les jours.

Vous pensez que la mode, le style est important pour un groupe de rock ?

Jennifer : Moi, j’aime la mode en tant que fille, c’est une bonne raison d’être dans un groupe de rock, peut-être même la meilleure ! De pouvoir choisir ses vêtements pour la scène. On ne se demande pas « Ok, on fait de la musique sixties, on veut des fringues sixties ». C’est juste qu’il faut s’amuser avec les références vestimentaires. Et puis être en tournée, c’est aussi une bonne raison d’aller faire du shopping ! On achète tout dans les friperies. J’adore les fringues des filles de The Slits. On les copie parfois ! (rires) Mais bizarre- ment, on adore le travail de Jeremy Scott, même si on ne porte jamais ses créations.

Nous sommes encore au début de l’année, quels sont vos disques préférés de 2011 ?

On a été obsédés par l’album de Best Coast, celui de School of Seven Bells. Et on adore Warpaint aussi.

Et quel album vous a donné envie d’être musiciens ?

Forcément les disques de nos parents, la musique des sixties et des seventies !

Chronique

Des percussions, un sitar hypnotique puis des voix féminines ensorceleuses, voilà comment démarre ce deuxième album d’haight-ashbury. Le trio nous plonge dans un trip rétro-futuriste où se côtoient mazzy star et mamas & Papas. Le single Sophomore (présent sur notre sampler) met d’entrée de jeu tout le monde d’accord. On pense parfois à dum dum girls mais aussi à Brian Jonestown m. Haight-ashbury nous plonge dans les sixties halluci- nogènes. À consommer sans modération !

Haight-Ashbury, The Ashburys (Lime Records)
www.myspace.com/haightashburyuk

Propos recueillis Guillaume Cohonner
Photo François Coquerel
Stylisme Christophe Carvillo