Parce que depuis toujours, le marché de l’art est spéculatif, le graffiti n’échappe pas à cette règle. Profitant du silence de la nuit, les vétérans de l’art de rue se mettent en guerre contre les marques de luxe. 

Depuis toujours, la mode fricotte avec l’art. Un peu comme si elle cherchait à s’y confondre, emmenant l’air de rien à des débats stériles tels que : “la mode est-elle un art ?”. Dieu soit loué, les plus réalistes sont là pour  . On pense à Glenda Bailey, rédactrice en chef de Harper ‘s Bazaar qui dit ne pas envisager “ la mode comme une forme d’art même si elle peut parfois sembler très artistique et que nous la voulons toujours créative, inspirante et désirable”. Néanmoins, c’est dans cette peur immuable d’être en reste que le business du textile s’est rapproché de l’engouement des mouvements et cultures les plus undergrounds. Du hip-hop et ses sneakers aux baggys de l’univers du skateboard : dernière lubie des grandes griffes, le graffiti est loin d’être en reste et depuis environ deux ans, les collaborations ne cessent de se multiplier. Quand Stephen Sprouse revisite le Speedy 30 de Louis Vuitton, Hermes s’associe à Kongo autour d’une ligne de carrés de soie. Comble du cool, Jean Charles de Castelbajac se fait arrêter en train de ‘graffer’ dans la rue et de son côté, Agnes B ne se lasse plus de ses dernières trouvailles au sein du microcosme des graffeurs parisiens. Quand sa boutique se fait vandaliser, elle s’excusera du nettoyage du tag : “Hey ! Kid, j’adorais votre graff, désolée.”

 

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Ce Kid, c’est Kidult. “Enfant-adulte” qui croit combattre contre les marques de luxe, il dit détester la récupération du graffiti par l’univers de la mode. Car en effet, dans cette rotonde commerciale et marketing, les puristes s’inquiètent. Parce sans l’illégalité qui le caractérise le graffiti ne serait pas ce qu’il est, il s’ expose au fait d’être dépassé par le mouvement de mode. Selon Kidult, “rien de tel pour détruire l’essence même du graffiti”