Après avoir répondu à quelques questions sur lui et son nouvel album solo Broken Brights, Angus Stone s’est prêté au jeu de la session acoustique. Il y interprète “River Love”, dans le joli cadre de La Chambre aux Oiseaux à Paris. Petit avant-goût du concert qu’il donnera ce mercredi 10 octobre dans la capitale, au Point Ephémère.

Texte : Valentine Croughs
Vidéo : Alexia Garric & Ludovic Osseux

Quel est ton style vestimentaire ?
Je porte surtout des choses recyclées. De vieilles affaires, que je trouve parfois dans la rue. Je reçois aussi des fringues de certaines compagnies de temps en temps.

Tu as beaucoup voyagé pendant l’écriture de ton album Broken Brights. Est-ce important pour toi ?
Oui, je pense que j’ai de la chance de vivre dans une ferme, car il y a de l’espace, un lac, c’est paisible et j’ai un chien. Puis quand je pars en tournée, je rencontre plein de gens, tout va très vite, je suis dans une nouvelle ville chaque soir. J’aime bien les deux environnements car ensemble, ils s’équilibrent.

As-tu besoin de calme pour écrire ?
Non, pas forcément, l’inspiration peut surgir à tout moment et n’importe où. Parfois je me réveille, me pose dans un canapé et regarde de vieux westerns pendant des heures jusqu’à me rendormir. Je me plonge dans l’univers, en mémorise les images. Et lorsque j’écris une chanson, ces images-là me reviennent en tête. 

La couverture de l’album reprend la photo d’une cabane isolée. T’est-elle familière ?

Quand j’étais petit, nous avions des albums contenant des vieilles photos de mon père, à côté du canapé. Je suis tombé sur la photo par hasard. Je me souviens l’avoir regardée avec attention. J’ai toujours eu une connection forte avec cette image. Mon père l’avait prise quand il était jeune lui-même, c’était la maison dans laquelle il allait jouer de la musique avec ses amis. Chaque fois que je la voyais, je me disais que je retournerais à cet endroit un jour. Cette image est très reposante, c’est juste chouette de l’avoir à l’avant de la pochette, elle représente bien la musique de l’album.

Que veux-tu dire par “Broken Brights” ?
C’est un jeu de mots qui vient d’un jour où je suis parti filmer avec de vieilles caméras Super 8. J’étais dans les séquoias de Californie, capturant des images des rivières et marchant à travers la forêt. Je tombais amoureux.  Et à un moment donné, alors que je filmais couché en direction de la canopée, il y eut trop de lumière et mon appareil s’est éteint. Quand j’ai regardé la pellicule plus tard, ça m’a rappelé cette chanson “Broken Brights”. C’est comme quand tu as les yeux fermés parce qu’il y a trop de lumière.

Comment te sens-tu par rapport à cette seconde échappée en solo, sans Julia ?
C’est juste quelque chose de différent. Quand j’étais sur scène avec Julia, j’avais presque l’impression d’être assis dans le public, à regarder un show, le sien, avec un verre de vin, jusqu’à ce que ce soit mon tour de jouer. Maintenant, il n’y a plus que moi derrière les commandes. Elle ne me manquera pas (rires).

En combien de temps as-tu écrit l’album ?

C’est dur de le dire avec précision. On va dire que l’écriture de l’album entier s’est étendue sur deux ans, peut-être. Mais chaque chanson m’a pris 24h.

Quels sont les musiciens que tu as invités à jouer ?
Il y en a beaucoup. Rob Calder, Matt Johnson et quelques amis.

Où l’as-tu enregistré ?
Partout dans la monde. Mais l’endroit que j’ai préféré, c’était sur la côte est d’Australie, au bout d’une route. Un lac d’un côté, la forêt de l’autre, et puis la plage. J’étais au milieu de 360° de nature, comme sur une île. J’ai monté un studio là-bas, très inspirant. On a grandi dans ce cadre. Etre à la campagne avec d’aussi grands espaces, je pense que ça influence définitivement ta musique.

Tu joues du banjo. Qu’aimes-tu dans cet instrument ?
Chaque chanson sur laquelle j’en joue me renvoie l’image de moi, assis le long de la rivière, sur un banc avec une bouteille de whisky, fumant du pétard. J’aime bien le banjo. De bons moments.

Quelle est la chanson dont tu es le plus fier ?
“It was blue”, du fait de l’effet qu’elle me procure quand je la joue et l’écoute. C’est un titre un peu brumeux qui traduit quelque chose qui s’est mal passé. C’est très puissant quand je la joue.

Quels sont les thèmes que tu abordes ?
Meurtre, amour, fin du monde… Tout ça !

D’autres hobbies ?
J’aimerais faire des lampes. Je suis sérieux ! Toutes sortes de lampes, en bois ou avec des cadres photos.

Angus Stone
Broken Brights
(Discograph)
www.angusstone.com
En concert au Point Ephémère (Paris), le 10 octobre