Rassurez-vous, les collections de la jeune marque J’ai Mal à La Tête sont loin de nous donner des migraines, bien au contraire. Comme son nom ne l’indique pas, JMALT nous vient tout droit du sud de l’Allemagne, de Munich en Bavière exactement où Anja Pawlik et Roman Dorfner ont décidé de lancer leur label en 2012.

J’ai mal à la tête est une histoire comme il y en a finalement assez peu dans le monde de la mode. Ensemble dans le travail, Anja Pawlik et Roman Dorfner le sont aussi dans la vie ! L’idée de JMALT viendrait en fait d’Anja et tiendrait son nom du livre posthume de Fernando Pessoa « Le Livre de l’intranquilité » et d’une citation en particulier « j’ai mal à la tête et à l’univers tout entier ». Impliqué dans toutes les étapes du projet, Roman ne tarde pas à rejoindre définitivement l’aventure. Développer une marque à Munich, l’idée pouvait paraître surprenante, elle n’a pourtant rien d’extravagante nous explique-t-il:

« Munich n’est pas exactement une place forte de la mode comme Paris ou Londres, mais c’est définitivement un bon endroit pour notre développement. D’un côté, vous pouvez trouver une scène créative très subtile et impulsive, et de l’autre l’équilibre et de stabilité nécessaire pour créer une entreprise sérieuse. »

Le résultat ? Une collection douce et élégante aux inspirations 50’s qui se déguste comme un paquet de bonbons. On y retrouve une large gamme de trenchs, blousons, pulls, shorts, polos, pantalons, chemises de bowling façon rockabilly remises au goût du jour, le tout dans un esprit streetwear qui ironiquement puise ses influences dans le vestiaire bourgeois. Parce que oui, JMALT aime jouer avec les codes et s’amuse de la mode avec un second degré assumé. Quand on demande à Roman où ils vont chercher toutes ces idées, il nous répond sans hésitations :

« La créativité vient du cœur, de l’expérience et de la compréhension de l’ esthétique, et est également influencée par l’éducation, la culture, le goût et bien sûr notre « zeitgeist » (l’air du temps). Bien sûr, nous sommes inspirés par ce qu’il se passe autour de nous. En fait, à peu près tout peut être inspirant et influencer notre travail, que ce soit le cinéma, l’art ou la vie de tous les jours. Par exemple, nous collectionnons beaucoup d’idées de l’esthétique des films de Truffaut, Godard, Tarantino, Wes Anderson… Quand nous travaillons sur une collection, elle nous accompagne constamment, que nous regardions un film et que nous prenions le train. Mais elle est principalement développée à partir d’un processus, qui commence avec la sélection des tissus et la fabrication des modèles. »

Présent au salon Who’s Next pour la première fois cette année, j’ai mal à la tête n’a pas tardé à se faire repérer par la blogosphère française et internationale et commence petit à petit à se tailler une place d’outsider dans les pages des plus grands magazines à l’image de Vogue Italie, Fuuucking Young! ou de WAD. On leur souhaite en tout cas encore de longues soirées de maux de tête à dessiner leurs collections.

www.jaimalalatete.de

Facebook page