Interview: Wieke Sinnige, le compte à rebours est lancé!

Le compte à rebours est lancé… dans un mois aura lieu la finale du 30^ème Festival International de Mode à Hyères.

Cette semaine nous avons rencontré Wieke Sinnige, une jeune fille de 26 ans, originaire de Heusden au Pays-Bas. Créative, passionnée, c’est avec une pointe de nostalgie qu’elle nous raconte son enfance, entourée de ses sœurs et de ses nombreux animaux. Déjà plus jeune, elle fabriquait elle-même ses poupées de chiffons et travaillait le bois. Mais c’est seulement après le lycée que sa véritable histoire avec la mode a commencé, en intégrant l’école de mode de Tilbourg, puis par la suite l’Institut des Arts de la Mode ArtEZ. Après ce parcourt sans faute, elle intégre les studios de John Galliano, qui fût sa meilleure expérience, enchainant chez John Galliano, puis allant rendre visite à la Maison Martin Margiela, où elle affinât sa technique sur la réalisation de pièces, d’imprimés textiles et broderies…

En bref, une jeune fille pleine d’ambitions et de projets, qui nous dévoile sans complexe sa personnalité à travers ses collections fluides et artistiques. Un véritable plaisir pour les yeux…

. Parle-moi de ta collection, ton univers, tes inspirations …

Ma collection se trouve dans la zone grise, entre images et rêves chaotiques. Inspiré par le kaléidoscope j’ai décliné les formes comme le carré, triangle et cercle, en imprimés et mélanges de textiles, dans le but de confondre le spectateur. Par exemple, je travaille avec des matériaux en miroir, reflétant la profondeur: seulement suggérée, elle n’est qu’illusion. Le pliage des tissus, ainsi que mes motifs donnent une illusion de perspectives, c’est là que sont consacrées mes recherches. J’essaie de générer la confusion à travers la superposition et la transparence des motifs et des textiles. En conséquence, le spectateur ne sait pas où une impression de vêtement commence et se termine. De cette façon, j’essaie de créer un monde où le sentiment et les ratios sont en équilibres.

. Pourquoi as-tu voulu faire de la mode ?

J’aime vraiment la création. Créer quelque chose qui peut être porté et surtout qu’une personne ai l’envie de se glisser dedans, là est ma consécration.

. Où puises-tu ton inspiration ?

La plupart du temps je suis inspirée par l’art. Parfois, par le travail d’un autre artiste, ou en faisant moi-même une œuvre qui me conduit naturellement à un concept pour ma collection.

. Que représente pour toi ces visages qui figurent sur les pièces de ta collection, tels des tableaux ? Et comment arrives-tu à mixer peinture et stylisme ?
Ces visages sont un mélange de Frida Kahlo et de Picasso, issus de mon imagination. A partir de là, je commence par créer des échantillons textiles et c’est seulement après que je pense à la conception du vêtement. Soit par croquis, soit par moulage, puis tout s’enchaîne naturellement. J’expérimente beaucoup, jusqu’à trouver ce qui marchera le mieux. Je pense mon travail à travers mes yeux de peintre et non de styliste. Comme sur une œuvre d’art, je rajoute couleurs, stratifications de tissus et rajouts de détails. La peinture compte beaucoup pour moi et m’aide à m’évader.

. Quelles techniques utilises-tu pour ta collection ?

Je suis fascinée par l‘origami. J’en ai fait ma marque de fabrique, donnant une forme différente et insensée à chaque pièces. Également, je m’intéresse aux matériaux industriels, afin de réaliser des pièces expérimentales, à l’aide de latex, plastique, papier… Précédemment, j’ai créé une matière en plastique contenant du liquide, et j’en ai fait une robe !

. Comment définis-tu la femme qui incarne ta collection?

La femme qui incarne ma collection est sûre d’elle avec de la personnalité. Elle est féminine, jeune, artiste, tout en étant romantique.

. Quel est le processus de fabrication de ta collection?

Je fabrique moi-même la totalité de ma collection. De nombreuses pièces sont créées uniquement à la main. Le pliage des tissus demande une grande technique.
. Pouvons-nous acheter tes pièces?

Pour l’instant ma collection n’est pas vendue en magasin. Mais il est possible de se procurer une pièce en me contactant directement. D’ailleurs, je travaille actuellement sur une commande…

. Parle-moi de ton expérience dans le Festival de Hyères …

L’expérience est incroyable! J’ai adoré visiter le salon Première Vision (expositions sur les nouvelles tendances, matières…) un choix énorme combinant de multiples possibilités. Toutes ces matières ont su m’inspirer. Également, j’ai étais  excitée de collaborer avec Chloé, de visiter leurs archives… Le respect des matières et de leur patrimoine m’ont beaucoup apporté. J’attends la suite avec impatience…

. Quels sont les points forts de ta collection ?

Étant quelqu’un de timide, j’exprime mes sentiments à travers mes créations. Elles me ressemblent, transmettre mes émotions, cela est finalement ma force.

. Quels sont tes projets pour l’avenir ?

Pour l’instant, je suis à la recherche d’un emploi. J’aimerai travailler en tant que designer textiles. Que cela soit en entreprise ou en free-lance. Dans l’avenir, je souhaiterai ouvrir ma propre entreprise de design textiles et impressions.

. Une collaboration qui te fait rêver?

Une collaboration avec Matisse (mais ce n’est malheureusement pas possible !)

. Tes designers préférés ?

Christopher Kane, John Galliano, Raf Simons, Miuccia Prada et Viktor & Rolf.

. Tes trois pièces fétiches de ta garde-robe ?

Mon pyjama, ma blouse pleine de taches de peinture, et ma robe de nuit en soie qui est très usée mais que je ne quitterai pour rien au monde…

Retrouvez Wieke Sinnige sur les podiums du Festival de Hyères à La Villa Noailles à partir du 23 avril 2015 pour la grande finale …