Un string noir brodé en guise d’invitation me demandant de me rendre au dernier étage de la tour Montparnasse m’est livré dans une enveloppe. Il fallait s’y attendre : il provient de la marque urbaine, androgyne et au propos très queer Hood By Air, ce label new-yorkais, aujourd’hui soutenu par LVMH.

L’esthétique futuriste, aux touches hip-hop mais androgynes, qui promeut une délicatesse masculine et une force guerrière féminine. Son fondateur, Shayne Oliver, pilier de la culture clubbing underground, applique une pensée découlant directement des Gender Studies à chacune de ses pièces, à la fois raffinées et rugissantes. Pendant ses shows, ses mannequins défilent avec des chiens de garde ou des béquilles, et déconstruisent pas à pas la percep- tion de la mode, la binarité des sexes et la culture du luxe. Modzik a bu un Orangina avec Shayne, jeune homme timide mais critique, qui portait, ce jour-là, une grosse chaîne retenue par un épais cadenas en guise de collier – sa marque de fabrique, nous assure-t-il. On avait presque envie de l’imiter. Rencontre.

Pouvons-nous parler de l’invitation de ton show?

(Il rit) Le but était de donner une piqûre d’hyperféminité très forte à tous les invités. Et puis, c’était une façon d’annoncer la couleur, d’être un peu charmeur, un peu coquin, de commencer un dialogue en envoyant ma culotte par la poste.

Pour ce show, on a découvert des femmes warrior et des hommes délicats. Pas si loin du string militant alors ?

Pour la présentation parisienne, on voulait déconstruire la masculinité moderne et la façon dont les hommes font les paons au quotidien. C’est pour ça qu’on a organisé ça au dernier étage désaffecté de la tour Montparnasse : un lieu de business mais à l’ambiance totalement dystopique, où les hommes faisaient la moue et les femmes semblaient féroces. Pour moi, les femmes ont toujours été synonymes de force et les hommes d’esthétisme.

La suite sur le nouveau Modzik dans les kiosques…

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