À l’occasion de la Fashion Week menswear automne-hiver 2021, on a rencontré le créateur de la marque Kidill. La griffe a été fondée en 2014 par Hiroaki Sueyasu, un japonais complètement fan des années 70 londoniennes, pas étonnant alors que le style punk fasse partie intégrante de ses défilés. Le créateur avait déjà rendu hommage à Peter Murphy, le chanteur du mythique groupe anglais Bauhaus, lors de sa collection printemps-été 2020. Cette fois la collaboration s’est établie avec Jamie Reid, l’artiste rebel connu pour ses célèbres collages qui datent de l’époque des Sex Pistols, une collection piquante appelée sans surprises: Fuck Forever. Punk d’accord, mais néo-punk alors, les piercings ont désormais quittés les visages pour être placés directement sur les vêtements. À la place des tatouages? Des messages arborés sur des écharpes, des chaussures ou encore des manteaux. On peut lire « whatever happens to punk » ou sans passer par 4 chemins « fuck forever », une façon de dire que l’ère punk ne connaîtra pas de fin. On a bazardé la crête multicolore du lycée au profit d’un questionnement plus profond. En bref, être punk aujourd’hui, ce n’est plus qu’une question de style, et on s’en aperçoit très vite au moment de serrer la main de Hiroaki Sueyasu humblement vêtu de noir. Nous aussi on peut être punk. Le seul mot d’ordre? Fuck Forever!

texte & interview : Oriane Houdayer

Quelle est ta définition de Fuck Forever, qu’est qui a inspiré cette nouvelle collection?
J’ai contacté Jamie Reid, parce que je l’admire depuis toujours. Il a accepté, le concept de cette collection est basé sur son oeuvre. Quand j’ai dévoilé le nom de la collection à Jamie, il m’a donné sa propre définition de Fuck Forever, on s’est rendu compte que l’on partageait la même vision, les mêmes intérêts comme l’environnement, la protection des forêts…

Y’a t-‘il quelqu’un que tu aimerais pouvoir fuck forever?
Pas pour le moment, mais peut être dans le futur! (rires).

Comment s’est déroulée ta crise d’adolescence?
J’ai commencé à écouté beaucoup de musique punk au lycée, j’avais 15 ans. J’allais dans des magasins écouter de la musique, acheter des disques. J’ai voulu découvrir le style punk, j’ai découvert la mode punk puis j’ai construit mon identité autour de ça. J’ai du me cacher de mes parents, dans la culture japonaise, les parents ne veulent pas nécessairement que leurs enfants deviennent punk.(rires.)

Dans la plupart de tes collections, on voit des artistes comme Peter Murphy (Bauhaus), pourquoi ce genre d’hommage est-il important pour toi? Es-tu nostalgique?
Pour moi c’était des icônes, j’ai toujours voulu travailler avec des légendes. J’ai eu de la chance de pouvoir les contacter et exprimer mon idée du mouvement punk à leurs cotés.

Si tu pouvais retourner dans le passé, quelle période aurais-tu choisis?
J’aurai adoré être à Londres dans les années 70!

Quand tu était adolescent, quel était le groupe dont tu ne pouvais pas te lasser?
J’étais un fan inconditionnel des Sex Pistols, c’est pourquoi j’ai décidé de diffuser leur musique à travers cette collection.

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