Pour sa première édition, le forum de la mode s’est installé à la Gaîté Lyrique. Au programme, tables rondes et réflexions sur la production et le fonctionnement économique de la grande machine Mode, le tout centré sur la nouvelle scène de la mode où se lancent chaque année une myriade de jeunes talents.

Comment penser la mode pour la faire évoluer vers le meilleur ? C’est sans aucun doute dans cette perspective que s’est positionnée Lyne Cohen Solal, chargée de mission au sein du ministère de la Culture et de la Communication. Sa réponse ? L’organisation d’un forum de la mode où les différents acteurs du secteur viendraient échanger leurs connaissances et compétences autour de tables rondes. Comme la mode, à défaut d’être exactement ancrée dans la modernité, est toujours en prise avec le temps, plus particulièrement le présent et cherche toujours à rattraper le futur. C’est sans doute pour cette raison que la première édition du Forum de la mode, organisée le 6 décembre dernier à la Gaîté Lyrique, a pris pour thématique “Les nouvelles scènes créatives”. Au pluriel évidemment, car la mode n’est pas seulement le fait de la création ou de l’industrialisation.

Pour faire de cette première rencontre une réussite, toutes les grandes fédérations ont unis leurs forces, et, dans un vraie synergie, ont su appeler au micro des intervenants pertinents de tous les horizons de la mode française pour répondre à cinq des plus importantes problématiques actuelles du milieu. Dans une première intervention sur les arts de la mode, Jean Pierre Blanc, fondateur du festival d’Hyères, invitait Stéphane Aspool, créateur de Pigalle, Pierre Marchal et l’équipe du magazine indépendant Encens à échanger autour de leurs influences, leurs motivations et leurs processus créatifs qui font vivre la mode à travers différents médium, du vêtement lui-même en passant par la boutique, les réseaux sociaux ou la presse. La belle confirmation d’un bouillonnement culturel créatif dans la mode, quand certaines ne cessent de nous annoncer la mort de la mode (comme d’autres la fin de l’Histoire ou la mort de l’art). Chacun a d’ailleurs tenu à souligner la générosité et la volonté de transmission qui anime le milieu de la mode.

Du côté des nouveaux modèles économiques, c’est la question de la stratégie numérique et la présence physique qui sont discutées. L’enjeu pour les créateurs et entreprises est sans aucun doute d’arriver à penser les deux simultanément et en complémentarité, pour se faire une place sur le marché. Concernant les savoirs-faire, tous s’accordent sur l’attractivité à redonner aux métiers de mains pour la génération de demain, que ce soit chez Dior comme à la Maison Sophie Hallette.

La deuxième partie de cette rencontre s’est concentrée sur la nouvelle scène créative. Parmi les invités : Simon Porte Jacquemus, Johanna Senyk, la fondatrice de Wanda Nylon, Jérémie Egry, cofondateur d’Etudes, et Bastien Daguzan, directeur général chez Lemaire. Tous s’accordent sur l’importance de la spontanéité, du développement numérique et l’épanouissement toujours procuré par la préparation des défilés.

Photo : Pascal Montary
Photo : Pascal Montary

Le Forum s’est clôt sur les différentes possibilités et aides proposées aux jeunes créateurs. De l’ANDAM en passant par les Ateliers de Paris et l’IFM sans oublier le prix LVMH ou encore la Fédération Française du Prêt-à-Porter Féminin, tous proposent des programmes pour aider les jeunes créateurs et marques à faire leur premiers pas et les orienter dans la bonne direction pour croître et perdurer. Le mot de la fin ? Croire en son talent, avoir une bonne dose d’endurance et prendre son mal en patience, faire preuve d’originalité comme d’authenticité, histoire de rester en accord avec soi-même.

Pour sa première édition, organisée avec l’aide des ministères de la Culture et de la Communication et celui de l’Industrie, le forum de la mode a su se doter d’intervenants pertinents et mettre le doigts sur les véritables problématiques de la mode, tout en restant ouvert à l’avenir et au futur. Il a surtout puisé sa force dans l’unité, puisqu’à cette occasion tous les grands acteurs – des écoles aux fédérations – se sont réunis, pour le meilleur de la mode. Vivement la deuxième édition.

Photo de Une : Elise Toide