Devant l’entrée de l’Hôtel de Ville, une petite foule se presse pour passer le portique de sécurité. On pourrait croire qu’une exposition sur le Haute Couture parisienne intéresserait surtout les touristes, mais ce sont des Français voire des Parisiens qui se sont réunis pour en apprendre plus sur ce qui fait que la capitale de notre métropole a un tel rayonnement mode à travers le monde.

Paris Haute Couture est une exposition hautement didactique qui se tiendra jusqu’au 6 juillet prochain dans le cadre de Galliera Hors Les Murs. À travers deux salles, le public est invité à découvrir les différentes époques de la mode parisienne, de la naissance de la Haute Couture à son déclin avec l’arrivée du prêt-à-porter dans la deuxième moitié du 20ème siècle. 

À travers cette exposition, on découvre le système complexe de ces maisons régies pas la Commissions du Classement de Couture et Création. La première salle est réellement dédiée à instruire le public quant aux différentes étapes de la création d’une pièce couture. Du croquis au résultat final, Paris Haute Couture anime la gloire des maisons de couture parisiennes en mettant en avant le savoir-faire des petites mains autant que des designers. Grâce aux archives du musée Galliera dont la réouverture est prévue pour la rentrée, on découvre des textiles et pierreries renvoyant et décortiquant les imaginaires de designers. Documentaires et images (souvent inédits) se mêlent à cet ensemble et l’on redécouvre le travail de grands photographes à l’instar de François Kollar et ses photographies en noir et blanc, des mains de grands noms de la mode au travail.

Dans la seconde salle, tout n’est qu’émerveillement. Le public peut se promener à travers un labyrinthe de pièces incroyables du début du 20ème siècle jusqu’à nos jours. Robe de soirées incrustées de diamant Swarovski, créateurs mythiques de Pacco Rabane en passant par Gabrielle Chanel et Margiela, le public joue les apprentis stylistes en soulignant les détails des tenues, estimant l’esthétique de certaines pièces. En regardant les gens se presser contre les vitrines protégeant ces tenues fragiles, témoins de la grandeur de notre patrimoine mode, on ne peut qu’admettre que la mode a dépassé ce statut de passion frivole et est un pan important de notre culture populaire.

Par Mélody Thomas

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