Le 19 avril prochain, le label Her Majesty’s Ship fondé par Charlotte Decroix et David Shaw célèbrera ses cinq ans. Cinq années qui ont vu les publications de nombreux EP & albums d’artistes et l’émergence de talents tels que DBFC, Paprika Kinski, La Mverte, Yan Wagner ou encore le tout nouveau venu Rubin.

Les festivités auront donc lieu le mercredi 19 avril au Supersonic (situé au 9 rue Biscornet Paris 12) et se dérouleront comme suit :
18h30 – TSUGI Radio – émission en direct avec Antoine Dabrowski
20h00 – showcase de DBFC (en version duo, avec David Shaw et Dombrance)
20h30 – RUBIN pour son premier concert + Paprika Kinski
23h00 – DJ sets de david Shaw, Dombrance, La Mverte et Yan Wagner

Charlotte Decroix – credit photo Chloé Nicosia

voici une playlist spéciale afin de découvrir les principaux artistes du label :

Nous avons pu poser quelques questions à Charlotte Decroix afin d’en apprendre un peu plus sur cette aventure musicale périlleuse qu’est la création d’un label alors que l’industrie a radicalement changé ces dix dernières années…

Quand et comment est né le label ?
Her Majesty’s Ship (HMS) est né en mars 2012 avec notre premier single “Infected”, une reprise de The The par David Shaw and The Beat. A ce moment-là cela faisait 3 ans que je travaillais avec David et que je l’aidais à avancer sur son premier album. Quand l’enregistrement et la production ont été enfin terminés, en septembre 2011, j’ai commencé à faire écouter les morceaux aux quelques contacts que j’avais… mais en vérité, non seulement je ne connaissais pas grand monde, et surtout je ne savais pas du tout comment fonctionnait le business! Alors je n’ai pas eu beaucoup de succès dans mes démarches et il a fallu se retrousser les manches, pour aller au bout du projet. Le label est né ainsi. J’ai quitté mon job en agence de com événementielle et on a fait le grand saut avec David pour pouvoir sortir ce disque. David avait l’expérience comme directeur artistique de label et comme musicien producteur, et moi j’étais chef de projet, donc on a combiné nos expériences et ça marche plutôt pas mal! “So It Goes” est vraiment le disque fondateur de HMS, et cinq après, on l’écoute toujours avec beaucoup de plaisir.

Les signatures semblent assez variées : quelle est la ligne éditoriale du label ?
Oui c’est très varié mais il y a un socle commun. Tout d’abord, les artistes HMS sont liés par la passion des synthés et de la production organique. Ce n’est pas un critère mais au final c’est un vrai choix de texture, de son. Les instruments apportent de l’authenticité là où les productions sur ordinateur peuvent parfois manquer d’aspérité, de vie. Et bien que les genres musicaux représentés chez HMS soient très divers (on passe aisément de la psychotronica de DBFC à la techno mexicaine de Mijo ou à la pop baléarique de Paprika Kinski), tous partagent des références plutôt post punk, cold wave, new beat… là aussi c’est varié mais les ponts se créent facilement. Enfin, le principal critère de signature reste l’humain. Impossible de nous engager sur un projet, aussi qualitatif soit il, si on n’accroche pas avec l’artiste. On tient vraiment au côté “familial” du label, c’est très important pour nous.

5 ans après, quel est votre constat sur le chemin parcouru ?
Ce qui me fait le plus plaisir, au delà des belles signatures que nous avons pu faire, c’est de voir que nous avons été capables de porter des projets depuis leur naissance jusqu’au “succès”. Je mets des guillemets à succès car il reste encore beaucoup à faire ; mais quand j’écoute les mixes du premier album de La Mverte, un artiste que nous avons rencontré début 2013 avec les maquettes de ce qui allait devenir “Through The Circles”, l’EP qui l’a révélé, je suis vraiment fière de ce que nous avons accompli tous ensemble. C’est un travail de longue haleine, on a souvent eu l’impression de piétiner, de ne pas être entendu, et puis en ce moment c’est un peu comme si les planètes s’alignaient enfin! Mais je reste prudente, rien n’est jamais acquis. La signature du 2e album de Yan Wagner a aussi été déterminante pour nous. C’est un projet ambitieux, sur lequel on lorgnait depuis quelques années!

Quels sont vos objectifs pour le futur du label ?
Aujourd’hui pour nous le challenge c’est de passer le cap du petit label débutant et de devenir un acteur installé sur la scène indépendante. Avec notre récente signature chez [PIAS] et les albums de DBFC, Yan Wagner et La Mverte cette année, je pense que l’on peut espérer une vraie progression. Je suis aussi très impatiente de voir comment va être accueilli Rubin, notre première signature en français. C’est très excitant tout ce qui arrive!

Rubin – credit photo Christophe Roue